logo-article

Adieu mes amours

Josquin Desprez

«Il est encore plus beau de savoir chanter au luth, parce que toute la douceur consiste pour ainsi dire dans un seul chant (…) et que l’on entend l’air et la belle manière beaucoup plus attentivement quand les oreilles ne sont pas occupées à écouter plus d’une seule voix»

Ainsi écrivait Baldassare Castiglione, dans son fameux Libro del corteggiano (1528), condensé des vertus et idéaux de la Renaissance et manuel du gentilhomme.

Alors que les voix mêlées de la polyphonie dominent toute la musique de l’époque, cette préférence pour la voix seule, accompagnée au luth, indique à la fois un idéal de clarté musicale et de perfection musicienne. Clarté de la mélodie que l’on suit comme un discours, comme une voix singulière et incarnée. Perfection du chanteur-musicien, qui porte seul sa voix, s’accompagne à l’instrument et sait lire et adapter la polyphonie à son art de soliste.

Adieu mes amours accomplit ce vœu musical. Le baryton lyonnais Romain Bockler chante la voix principale des chansons de Josquin Desprez (1450-1521), confiant les autres au luth attentif et brillant de Bor Zuljan.
On découvre ainsi l’inspiration mélodique du grand polyphoniste de la Renaissance. Dégagés de l’étoffe complexe de la chanson à 4 voix, l’air et le texte qui en étaient le motif apparaissent au grand jour. Ainsi éclaircis par le luth, les plis du tissu délivrent le fil subtil du chant, les inflexions du texte semblent à portée de voix, fragiles et tendres, délicates et humaines.

Mille regretz

Voir dans le catalogue de la BML

Tags

Partager

Poster un commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *