
Nell tempo di Lorenzo de Medici & Maximilian I
Henricus Isaac
lu, vu, entendu par Civodul - le 16/08/2017
L'infatigable Jordi Savall nous invite à (re)découvrir Henricus Isaac (1450-1519). Ce compositeur flamand de la Renaissance a passé la plus grande partie de sa vie à voyager en Europe. Invité par Lorenzo il Magnifico, il s’installe à Florence (1485), dont il fait son port d'attache. Quelques années après la mort de Laurent de Medicis en 1492, il deviendra aussi le principal compositeur de la Cour de l’Empereur Maximilien I de Habsbourg (1497) jusqu’à sa mort.
C’est donc un double portrait que dresse Savall : du monde latin au monde germanique, de la chanson profane à l’hymne sacrée, du répertoire vocal aux compositions purement instrumentales. Le chef catalan organise cet hommage de manière chronologique et nous y révèle toute la science musicale d’Isaac. Sa maîrise absolue du contrepoint et de la polyphonie fut d’ailleurs saluée par Webern qui admirait sa “manière de garder toujours une extrême vivacité et indépendance des voix” jusque dans les œuvres les plus complexes.
A l’écoute, deux extraits, deux versions de la même œuvre :
- La chanson “Innsbruck ich muß dich lassen”, composition d’inspiration populaire. La mélodie, d’une noble simplicité exprimant toute la nostalgie du départ, est extrêmement touchante.
- en 1517 Luther fait connaître ses thèses contre Rome. La belle mélodie d’Isaac est utilisée pour chanter le nouveau texte “O Welt ich muß dich lassen” , qui deviendra rapidement très populaire comme choral protestant. Si le discret théorbe a fait place à cornets et sacqueboutes, plus solennels – c’est à présent le monde qu’il faut laisser – l’émotion est toujours là, intacte.
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