Cirque

Vimala Pons et Tsirihaka Harrivel, c’est quoi ce cirque ?

- temps de lecture approximatif de 4 minutes 4 min - Modifié le 30/11/2019 par Hélèna D.

Avec Vimala Pons et Tsirihaka Harrivel, on ne voit pas ce que l'on s'attend à voir quand on va à un spectacle de cirque ! Ce duo d'artistes mêle cirque, danse, théâtre, musique, chant, music-hall et cinéma. Un cirque avec de l'absurde, des acrobaties démentes, des comiques de geste, de l'équilibre et du déséquilibre, de la folie, du jonglage, de la poésie et de l'humour...

Attention Vimala Pons et Tsirihaka Harrivel
Attention Vimala Pons et Tsirihaka Harrivel

Vous avez peut-être déjà vu un de leurs spectacles aux Subsistances entre 2015 et 2017. Vimala Pons et Tsirihaka Harrivel travaillent ensemble depuis 2005. De 2012 à 2014, ils font partie du collectif Ivan Mosjoukine. Avec ce groupe de recherche artistique créé par Tsirihaka Harrivel, ils conçoivent avec deux autres artistes le spectacle “De nos jours [notes on the circus]”. En 2014, Tsirihaka Harrivel lance l’association Géniale et initie une Mission Géniale avec Vimala Pons.

Un mélange étrange de cirque d’hier et d’aujourd’hui

Dans leurs spectacles, Vimala Pons et Tsirihaka Harrivel composent avec des numéros. C’est à la manière des surréalistes qu’ils  jouent avec les images et les mots. Cela crée un genre totalement neuf, un objet spectaculaire non identifiable !

Vimala Pons a remis au goût du jour des portées en équilibre sur la tête. Née en Inde, elle évoque souvent les paysannes indiennes avec leurs énormes paquets sur la tête. Dans le spectacle GRANDE — , elle porte sur le crâne des objets en tous genres – mannequin grandeur nature, machine à laver – tout en faisant un strip-tease. Elle se dévêt de tous les vêtements de la vie quotidienne d’une femme.

Tsirihaka Harrivel crée des objets et des agrès. Il invente en effet des accessoires pour réaliser leurs étonnants exploits. Il construit par exemple des escaliers et autres machines infernales jamais vues sur un plateau. Dans leur spectacle GRANDE — , un toboggan géant de plus de 10 mètre envoie valser Tsirihaka Harrivel jusqu’en bordure de scène. Une prouesse proche de l’homme-canon ! Il compose et joue également de la musique en live.

Leur cirque est plein d’énergie et est inventif. Un cirque où il est question de “voir et revoir encore ces choses déjà vues, de la jongleuse et du lanceur de couteau, de l’équilibriste et de la danseuse de corde, qu’on avait l’impression de connaître mais qu’on avait jamais vu comme ça.” (Source)

Un cirque expérimental

Vimala Pons et Tsirihaka Harrivel bousculent les habitudes du cirque contemporain. Les transformations techniques sont réalisées à vue sur le plateau. L’expérimentation est toujours privilégiée à la démonstration. “Le cirque est un art qui se cherche” et “un art de recherche.” Tout traitement magique est interdit : le principe sera donc “tout-voir-est-magique”. (Source)

La parole, d’habitude interdite au cirque, peut être admise au cirque si elle sert à révéler les corps et les actes. C’est donc un cirque expérimental et proche du surréalisme, dans lequel “le moindre geste a de l’importance et où tout est possible”. (Source)

Vimila Pons + Tsirihaka Harrivel = ?

Vimala Pons, l’équilibriste

En France, elle a été ceinture noire de karaté et classée en tennis (entre 1988 et 1998). Elle étudie le cinéma et l’histoire de l’art. Elle passe par les cours Florent, le Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris. Ensuite, de 2006 à 2007, elle se forme au Centre National des Arts du Cirque.

Passée par Resnais, Rivette ou Podalydès (Comme un avion, 2015), l’actrice Vimala Pons est devenue la muse d’une jeune génération de cinéastes indépendants français, notamment Antonin Peretjatko (La fille du 14 juillet, 2013 – La loi de la jungle, 2016) ou Thomas Salvador (Vincent n’a pas d’écailles, 2015). Elle est, à mes yeux, une comédienne burlesque. Elle continue à jouer dans de nombreux films particuliers et hors du commun.

Tsirihaka Harrivel, l’homme-toboggan

Né à Madagascar, il a vécu son enfance en France et au Gabon. Matheux, il se voyait ingénieur. Mais après avoir vu le spectacle C’est pour toi que je fais ça ! de Guy Alloucherie, il commence à pratiquer l’acrobatie et le jonglage. En 2002, il intègre l’Ecole nationale supérieure des arts du cirque de Rosny-sous-Bois, puis le Centre national des arts du cirque de Châlons-en-Champagne. Il rentre ensuite au Conservatoire national d’Art dramatique de Paris où il croise Vimala Pons.

Il a dansé dans les pièces de Mathurin Bolze et a donné notamment la réplique à Dominique Dupuy dans Actes sans paroles.

Le tandem a une façon unique d’être complémentaire et autonome. Ces deux artistes nous proposent un cirque fougueux et sans entrave, des performances pleines d’humour et de tendresse. C’est frais, inventif, plein d’audace et de liberté !

Pour aller plus loin

Partager cet article