Sarkophile, sarkophobe, sarkophage
Publié le 20/02/2008 à 00:00
-
14 min -
Modifié le 30/09/2022
par
Admin linflux
[actu]Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur Nicolas Sarkozy sans jamais avoir osé le demander[actu]
2Sarkophile…2
Vous venez de passer plusieurs années au fin fond de la Patagonie, et, de retour en France, vous ne connaissez pas encore bien notre nouveau Président.
Les Sarkozy : une famille française, Pascale Nivelle, Elise Karlin, Calmann-Levy Père, mère, frères, enfance à Neuilly, études : tout, tout, tout, vous saurez tout sur Sarkozy.
Un pouvoir nommé désir, Catherine Nay, Grasset La journaliste Catherine Nay est une habituée des biographies présidentielles.
Jusqu’ici, tout va bien : Nicolas Sarkozy, une partie de campagne , Jean-François Achilli, Ramsay Journaliste sur France Inter, Jean-François Achilli s’explique sur son blog de l’intérêt de la publication de son livre.
2Sarkolâtre….2
L’aube, le soir ou la nuit, Yasmina Reza, Flammarion Le récit de la campagne présidentielle vue par Yasmina Reza, plus connue jusqu’ici pour ses pièces de théâtre que pour ses reportages journalistiques.
2Sarkophobe…2
Réaction allergique apparue avant même le 6 mai 2007, la sarkophobie contamine aussi bien d’anciens ministres que des intellectuels.
Le Nouvel observateur a consacré un dossier entier à la sarkophobie et recense les sarkophobes les plus actifs.
Un mouton dans la baignoire, Azouz Begag, Fayard Ancien ministre délégué à la promotion de l’égalité des chances du gouvernement Villepin, et donc ancien collègue du Ministre de l’intérieur Nicolas Sarkozy, Azouz Begag finit par démissioner en avril 2007. Dans son livre, il revient sur le conflit qui l’opposa à Nicolas Sarkozy et Brice Hortefeux.
De quoi Sarkozy est-il le nom, Alain Badiou, Nouvelles éditions Lignes Alain Badiou enseigne la philosophie à l’Ecole normale supérieure. Son livre reprend le contenu d’une série de séminaires. Une analyse de l’arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy, mêlant pamphlet et philosophie, et tournée vers une série de propositions de changements sociaux.
Le Sarkophage, journal d’analyse politique, a vu le jour en juillet 2007 à l’initiative de Paul Ariès, professeur à l’Institut d’études politiques de Lyon. Les articles du journal sont signés aussi bien par des universitaires que par des militants.
2Sarkobservateur2
Sarko l’Américain, Jean-Philippe Immarigeon, Bourin Editeur Ce livre passe en revue et analyse le pro-américanisme « remarquable et étrange » du président Nicolas Sarkozy. Mais est-il aussi atlantiste qu’il le laisse paraître, va-t-il mettre fin à plus de 40 ans d’indépendance nationale ou s’aligner militairement derrière les Etats-Unis ? Une dérive vers une régime présidentiel à l’américaine est-elle possible ? En fait, il semblerait que les mobiles de Sarko l’américain soient bien moins nets que ce que l’on voudrait voir.
Sarkozy : l’homme de fer, Massimo Nava, Michalon De l’autre côté des Alpes, on pratique le berlusconnisme et on possède donc déjà une grille d’analyse qui permet d’observer le style Sarkozy… Le premier portrait du président publié par un journaliste étranger. Ira-t-on jusqu’à parler de berluscozysme, comme Laurent Fabius ?
La vraie nature de Nicolas Sarkozy, Michaël Darmon, Seuil Conçu comme une « plongée au cœur de la machine politique de Sarkozy », le livre du journaliste Michaël Darmon se lance dans une mission impossible : comprendre « qui est vraiment Nicolas Sarkozy, un autocrate ou un humaniste ? »
Sarkozy, corps et âme d’un président, Olivier Mongin, Georges Vigarello, Perrin On ne compte plus les journalistes qui ont publié leur « vision » du président de la République : Nicolas Sarkozy est assurément un sujet inépuisable pour tous les journalistes français, et une manne éditoriale. Les universitaires se lancent aussi dans la bataille, comme Georges Vigarello, directeur d’études à l’EHESS à Paris.
Le sarkozysme, loin d’être un programme, procède en effet d’une triple mise en scène : celle du corps, tantôt exultant, tantôt meurtri, du Président ; celle de la réussite personnelle d’un enfant de Neuilly, à la fois » capitale de la province » et province de Paris, autrement dit ville de brassage pour les ambitieux ; celle, d’un pays guidé par un » coach » vu à la télé.
2Sarkolove story2
C’est un véritable bombardement éditorial depuis quelques mois, dont l’unique objet est de décortiquer les moindres détails de l’intimité de l’ex-couple présidentiel. Tout a déjà été dit et écrit sur Cécilia ; tout sera certainement écrit aussi sur Carla.
Cécilia : portrait, Anna Bitton, Flammarion Parmi tous les livres récemment sortis sur Cécilia, celui d’Anna Bitton est le seul à avoir fait l’objet d’une procédure judiciaire pour empêcher sa publication.
Cécilia, la face cachée de l’ex-première dame, Denis Demonpion et Laurent Léger, Pygmalion C’est à qui dévoilera la « face cachée », donnera des informations « exclusives » et permettra de comprendre celle qui est présentée comme une « femme énigmatique ».
Ruptures, Michaël Darmon, Yves Derai, Ed. du moment Yves Derai est journaliste à l’Est Républicain et a déjà eu l’occasion de publier les confidences de Cécilia Sarkozy.
[actu]La « pipolisation » de la vie politique ?[actu]
Ce style nouveau imposé par Nicolas Sarkozy se pose en rupture avec la tradition républicaine du « Président monarque », assurant le bon fonctionnement de nos institutions.
Cette mise en scène passe par plusieurs stratégies qui, par de nombreux traits, s’apparentent au style de la vie politique américaine : mise en avant du corps pour témoigner de l’énergie d’un président actif, expression abolissant le sentiment de distance (« je suis comme tout le monde »), en contradiction toutefois avec son côté ostentatoire.
Le marketing politique construit une personnalité autant en exploitant les qualités personnelles que le programme et les américains furent les premiers en la matière (Kennedy…). La mise en scène de la vie privée a toujours fait partie du jeu de la communication politique, mais avec Nicolas Sarkozy, on assiste à un nouveau style de feuilleton, à la monégasque. En effet, c’est la première fois que la vie sentimentale d’un président sa vie est autant épiée que celle du prince et des princesses du Rocher. Dernier scoop avéré ou pas, le sms envoyé à Cécilia avant de convoler avec Carla…
2
Une nouvelle approche de la communication politique2
L’évolution de la communication politique n’a pas commencé avec Nicolas Sarkozy, et d’autres partis politiques n’hésitent pas à s’aventurer sur le même terrain. On se souvient par exemple de la récente rupture de Ségolène Royale et François Hollande : l’intime fait désormais partie de la vie politique.
Images et politique en France au XXè siècle, de Christian Delporte, Nouveau-Monde Editions
A lire aussi, du même auteur :
La France dans les yeux. Une histoire de la communication politique de 1930 à nos jours, Flammarion Christian Delporte, historien des medias, remonte à la préhistoire de la communication politique, dans les années 30, pour montrer que, même si nous arrivons aujourd’hui à une sorte de paroxysme du « plan media » politique, la plupart des techniques en vogue chez les communicants sont loin d’être nouvelles.
Storytelling : la machine à fabriquer des histoires et à formater les esprits, Christian Salmon, La Découverte Christian Salmon s’attache à décortiquer l’art de raconter des histoires, pour en comprendre les applications dans le marketing et le management, mais aussi dans la communication politique : là où l’argumentation avait tout son poids, il faut maintenant raconter des histoires, créer des univers, pour finalement séduire et convaincre.
Derrière les campagnes publicitaires, mais aussi dans l’ombre des campagnes électorales victorieuses, de Bush à Sarkozy, se cachent les techniciens sophistiqués du storytelling management ou du digital storytelling.
A lire, dans Le Monde diplomatique de novembre 2006, un article de Christian Salmon sur le storytelling.
2Nicolas Sarkozy et les médias…2
… une autre histoire d’amour ?
Certes, la personnalité de Nicolas Sarkozy y est pour beaucoup, mais d’autres facteurs interviennent pour expliquer le poids de la présence médiatique. Le quinquennat renforce la présidentialisation et la personnalisation du régime. Mais c’est aussi une nouvelle génération qui a pris les rênes du pouvoir politique, un peu plus désenchantée, un peu plus décomplexée, jouant plus la carte de la proximité et de la banalisation de la politique.
Le téléprésident, Denis Muzet, Ed. de l’Aube Denis Muzet est un sociologue français spécialisé en sociologie des médias et du politique. Il dirige l’institut Mediascopie. Il a été un des premiers spécialistes des médias à s’intéresser au phénomène de « peopolisation du politique » en France. Dans une interview publiée dans le quotidien Libération du 5/09/06, il décrit le phénomène comme une communication qui délivre un sens sans que le « médiaconsommateur » ait besoin de lire ou de comprendre, « un signe de la détérioration du lien démocratique ».
Quand le social se heurte au people…
« Conflit matrimonial sur fond de conflit social », un article de Mathias Reymond sur le site Acrimed, l’observatoire des medias. Mathias Reymond donne une analyse du traitement par les médias de l’annonce du divorce de Nicolas Sarkozy. Le jour de l’annonce de la rupture, et « accessoirement » celui des mobilisations contre la réforme des régimes spéciaux, Libération confirme « modernisation » : la une est consacrée à la séparation du couple Sarkozy, avec un titre navrant, « Desperate housewife », qui ne peut être compris que par les téléspectateurs de la série américaine éponyme.
Quel est le sens des expressions bling bling et storytelling ? Voir…

















Partager cet article