Invitation au voyage
Publié le 22/05/2007 à 23:00
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8 min -
Modifié le 30/09/2022
par
Admin linflux
Nombreux sont les femmes et les hommes partis à la découverte du monde. Au XIXe, l’heure n’est plus à la découverte de nouvelles contrées mais à l’exploration de territoires encore mal connus. Les missions visant à peupler les territoires colonisés puis, plus tard, les expéditions scientifiques, le goût de l’aventure et la rencontre de « l’Autre » nous ont livré des témoignages remarquables. A partir du milieu du XIXe siècle, les colonies sont mises en scène lors des Expositions coloniales ou universelles, qui permettent de faire « le tour du monde en un jour ».
Voyage initiatique, recherche d’exotisme, ou naissance du tourisme ? (voire de l’ethnotourisme ?)
A l’occasion du festival Etonnants voyageurs , voici un tour du monde en quelques livres.

- Tour du monde
- (Ed. du Gerfaut)
Le tour du monde de la Coquille : 1822-1825, présenté par Alain MORGAT, Ed. du Gerfaut L’expédition autour du monde de la « Coquille », de 1822 à 1825, est l’une des dernières grandes circumnavigations conduites dans le sillage de Bougainville et La Pérouse. Moins connu que ses grands prédécesseurs, Duperrey illustre bien l’évolution des voyages d’exploration depuis le début du XIXe siècle vers plus de rigueur technique. Comme le souligne le rapport élogieux d’Arago à l’Académie des sciences, la moisson a été considérable dans de nombreux domaines en particulier l’ethnographie.
Les aventurières : XVIIe-XIXe siècle : récits de femmes voyageuses, par Barbara HODGSON, Seuil. Une suite insolite de portraits de ces aventurières qui ont su braver l’inhospitalité des contrées lointaines d’Afrique et d’Asie. Parmi elles, le lecteur découvre, Lady Ann Fanshawe, Isabella Bird ou encore Hester Stanhope.
Séduction, appel de la jungle, naufrage, meurtre : ce ne sont généralement pas les mots que l’on associe aux femmes des XVIIe , XVIIIe et XIXe siècles. Pourtant, des centaines d’entre elles ont préféré le voyage à une vie étriquée et se sont retrouvées au cœur du danger. Bravant l’inconnu, ces aventurières intrépides ont ouvert la voie, dans les pays du monde entier, aus femmes qui leur succéderaient.
Rêves d’aventure, 1800-1940 , par Sylvain VENAYRE, La Martinière. Une étude sur la mythologie de l’aventure du XIXe siècle. L’auteur en retrace la généalogie et explique son succès croissant alors que se développent livres illustrés, presse populaire et expositions universelles, et décrypte la figure de l’aventurier.

- Rêves d’aventure
- (Seuil)
[actu]Europe[actu]
Paris et Londres au XIXe siècle : représentations dans les guides et les récits de voyage , Collectif, CNRS. Pour expliquer les différences existant entre les villes françaises et les villes anglaises, et plus encore les différences dans les discours anglais et français sur ces villes, l’auteur étudie l’image de Paris et Londres à travers les guides touristiques et les récits de voyage du XIXe siècle. Il montre aussi les analogies et les contrastes des discours tenus au sein des deux pays sur leur capitale.
[actu]Amériques[actu]
Quinze cents kilomètres à pied a travers l’Amérique, par John MUIR, J. Corti. En 1867, le naturaliste John Muir entreprend une traversée du continent américain d’Indianapolis au golfe du Mexique. Cette excursion botanique a lieu dans une Amérique sauvage : des pans immenses de territoires sont intouchés par l’homme et les soubresauts de l’histoire rend les routes incertaines – la guerre de Sécession vient de s’achever. Muir est une des figures mythiques des États-Unis où il est considéré comme le père des Parcs Nationaux et l’un des premiers hommes à avoir perçu les dangers de l’exploitation de la nature
Fous de Patagonie, Collectif, Ed des Riaux. Textes précédemment parus dans la revue « Le tour du monde », 1860-1914. Présentation de textes de quatre voyageurs de la fin du XIXe siècle, qui décrivent les fjords dentelés de Patagonie, les territoires immenses et désertiques, et les Fuégiens avec lesquels ils eurent des contacts forcés ou bienveillants.
[actu]Afrique[actu]
L’Afrique au cœur : carnets d’explorateurs français au XIXe siècle, par Olivier LOISEAUX et France DUCLOS, Seuil. Présente le matériel rapporté par les explorateurs français au cours du XIXe siècle et au début du XXe de leurs expéditions africaines : carnets de route, dessins et croquis, cartes et photographies, tableaux et relevés. Ces documents sont pour la plupart conservés dans les collections de la Société de Géographie déposées au Département des cartes et plans de la Bibliothèque nationale de France.
[actu]Océanie[actu]
Expédition a Botany Bay : la fondation de l’Australie coloniale, par Watkin TENCH, Anacharsis. L’expédition dite de la ‘First Fleet’ lancée en 1787 par la couronne britannique fait voile vers Botany Bay en Australie. Le but est d’envoyer des condamnés de droit commun vers les antipodes pour y fonder une colonie pénale. Ce récit de voyage rédigé par Watkin Tench, officier de marine, est un témoignage vivant et réaliste des premières années de la fondation du pays, et peut être considéré comme le père de la littérature et de l’histoire australienne. W. Tench est une figure populaire de l’histoire du pays.
[actu]Asie[actu]
Voyage d’exploration en Indochine, présenté par Francis GARNIER, Ed. La Découverte Ce Voyage d’exploration en Indochine rapporte une moisson extrêmement riche d’observations, de documents mais aussi de réflexions, qui constitue au milieu du XIXe siècle, la première approche géographique, économique et ethnographique rigoureuse de l’Asie du Sud est et de la Chine méridionale.
En route pour l’Asie : le rêve oriental chez les colonisateurs, les aventuriers et les touristes occidentaux , par Jean-Franck MICHEL, L’Harmattan Invité au voyage en Asie, le lecteur découvrira dans une première partie la vision d’un Orient merveilleux à travers les textes des écrivains tels que P. Loti, J. Conrad, A. Malraux… La seconde partie traite plus spécifiquement de la Thaïlande du Nord et de ses populations montagnardes.
Transfuges : voyages, ruptures et métamorphoses : des Occidentaux en quête d’autres mondes, par Jean-Michel BELORGEY, Autrement. Un monde contemporain » fini « , arpenté, inventorié, sans anfractuosités secrètes ; une nostalgie collective de « l’ailleurs » et de ses formes extrêmes – espaces vierges, peuples insoumis, royaumes oubliés, un rêve de noces orientales, de sagesses et de spiritualités autres…
Dans ce décor se détachent les aventures singulières de voyageurs au-delà-du-voyage, de « transfuges » quittant l’Occident, au XIXe et XXe siècles, sans idée de retour. Libre, en marge, sans mission ni message, leur aventure s’inscrit dans un double désir de rupture et d’enracinement, dans la quête d’une nouvelle identité, d’un rapport différent entre soi et l’Autre. Des trajectoires de vie au cœur de nos questions et de nos fantasmes, aujourd’hui…

- L’explorateur et l’indigène
- (Ouest-France)
L’explorateur et l’indigène : regards croisés, par Alain BOULAIRE, Ouest-France. Depuis des siècles, la littérature occidentale nous enseigne comment voir l’autre : tantôt, il est le » bon sauvage « , tantôt l' » odieux anthropophage « , tantôt il est le » bon maître « , le » civilisateur « , tantôt le » méchant Blanc « . L’ anthropologue Jean Malaurie, fondateur de la collection » Terre humaine « , en nous invitant à la connaissance de l’autre et non au voyeurisme, en ce siècle où nous voyageons beaucoup sans toujours regarder l’autre, nous rappelle que » les peuples premiers ont un message à nous donner « , que chaque peuple, à chaque période, a apporté sa pierre à l’histoire de l’humanité et que l’échange est source de richesses : » On n’écrit pas noir sur noir, ni blanc sur blanc » (Manu Dibango). C’est cette invitation à l’apprentissage du regard que nous propose ce livre, à condition que, comme l’écrivait l’historien Marrou, nous commencions par être » sympathique à notre sujet « . Mais au-delà de ce regard sur – et de – l’autre dans son identité, n’est-ce pas notre propre identité que nous apprenons à connaître et à construire ?
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