Come-back

La cassette n’est pas de retour (rapide)

- temps de lecture approximatif de 21 minutes 21 min - Modifié le 07/07/2016 par La COGIP

Vous lirez ça et là, et à intervalles réguliers que la cassette est de retour... Il serait plus juste de dire qu'elle survit (encore). Et qu'une communauté grandissante de fidèles et néo-fidèles la maintiennent voire la promeuvent via des labels spécialisés, des pratiques musicales centrées sur l'objet cassette. En résumé il existe bien une scène souterraine magnétique, une petite.

Mais comme mode d’écoute et de consommation de la musique, elle n’est pas spécialement de retour vous l’aurez remarqué. Du moins pas au-delà de la mode vintage, et des incessants revivals nostalgiques.

Rares sont ceux qui n’ont jamais lâché la cassette. Après le vinyle elle paraissait pratique, pas chère, personnalisable, permettant l’écoute ‘nomade’, puis d’autres formats l’ont rendue obsolète.
36 révolutions plus tard on la contemple avec nostalgie, et le souvenir d’un support versatile auquel on est plus attaché qu’on ne le pensait.


Petit historique accéléré :

Comme vous le savez, « Grâce à l’unification par Maxwell et Ampère, vers 1820, des lois de l’électricité et du magnétisme dans les théories électromagnétiques, et grâce à la découverte par Heinrich Hertz de ces mêmes ondes électromagnétiques en 1887, l’enregistrement a pu devenir magnétique grâce à la conservation d’une aimantation rémanente proportionnelle à l’intensité du champ électrique de l’électro-aimant, même après suppression de ce champ. » (wikipédia)

Les premiers magnétophones à bandes (en bobines) destinés au grand public sont commercialisés dès la fin des années 1940 par la marque Brush.

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Soundmirror BK-401

Le format cassette est inventé par Philips en 1963. C’est un boîtier plastique contenant une bande magnétique enroulée à deux bobines. Solide et compact, le format va s’imposer et connaître un très grand succès, malgré un son loin de la perfection notamment dans les hautes fréquences.

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BASF LH 90

La commercialisation par Sony du Walkman (baladeur) en 1979 va relancer et pérenniser l’intérêt du format, en permettant une utilisation ‘nomade’ 25 ans avant l’ipod…


Pourquoi c’était bien ?

Pour plusieurs raisons mentionnées plus haut sur lesquelles nous allons revenir :

La cassette est personnalisable

Comme élément d’une chaîne hi-fi elle permet d’enregistrer diverses sources : une autre cassette, un vinyle, la radio, un CD, etc… Ou associée à un micro ou via un magnétophone, d’enregistrer les sons extérieurs, conversations etc… Aujourd’hui on peut créer des playlists personnalisées à l’infini sur son disque dur ou son service de streaming préféré, mais rien de comparable en termes d’appropriation à ce qu’a pu être et est encore pour certains la cassette.

Comme en témoigne cet extrait du film “High fidelity” (2000) de Stephen Frears (adapté du roman de Nick Hornby), dont le héro incarné par John Cusak explique les règles qui président à l’élaboration d’une mixtape pour l’être aimé, ou une conquête potentielle :

 

 

 

 

 

 

 

 

La cassette permet une utilisation nomade de la musique :

Quelques décennies avant l’ipod naissait le walkman.

Parallèlement se développait l’usage (surtout en extérieur) du désormais célèbre ‘ghetto blaster‘, ce radiocassette pouvant aussi fonctionner sur piles, et permettant de gêner son voisin de rame dans le métro.
Son histoire est liée de près dans l’imaginaire collectif à celle du hip hop et du Bronx, les publicités et reportages flemmards aidant.

Et de la flemme il n’en faut pas avec les cassettes car avant la fin de la décennie 80 et la généralisation de l’auto reverse, il fallait changer soi-même de face. L’auto reverse tel qu’on le connaît (la tête de lecture change de sens, le défilement de la bande aussi) débarque après moult recherches et tentatives plus ou moins complexes comme le montre cette vidéo expliquant le sytème Invert-O-Matic d’Akai (1972) :

La K7 servait aussi de support pour les jeux et les programmes informatiques, dialoguant avec les Commodore 64, Thomson TO7, Amstrad CPC464 (comptez parfois plusieurs dizaines de minutes pour charger un jeu).

 Amstrad CPC 464 - 366.1 ko

Amstrad CPC 464

Une cassette dans l’ordinateur, une dans le baladeur, une dans le ghetto blaster, et une dans l’autoradio bien sûr.


Copie illégale :

Qui dit possibilité de copie dit fraude potentielle au droit d’auteur. C’est de cette oreille que la frileuse et/ou cynique industrie musicale entend le progrès technique. Elle lance dans les années 1980 une campagne d’information anti-piratage, martelant le slogan ‘hometaping is killing music‘ (la copie sur cassette tue la musique), après avoir sournoisement réédité sur cassette les catalogues vinyle déjà bien amortis, et avant de refaire le même coup avec le CD.

 Home taping is killing music - 452 ko

Home taping is killing music

(imprimé sur les pochettes papier des 33 tours)

Le groupe de punk Dead Kennedys répond à cela en laissant vierge la face B de son EP de 1981 “In God We Trust, Inc“, et en gravant leur réplique au slogan : “Home taping is killing record industry profits ! We left this side blank so you can help” (La copie sur cassette tue les profits de l’industrie musicale ! Nous avons laissé cette face vierge, pour que vous puissiez y contribuer)

 Dead Kennedys Tape side B - 21.5 ko

Dead Kennedys Tape side B


Avant : Cassette, débrouille et résistance

La cassette a été le médium privilégié des circuits parallèles, des groupes hors système, sans lien avec les majors. Typiquement les artistes post punk en Angleterre, punk et riot grrrl aux USA, de la fin des années 70 à mi 80s sortaient des K7 sur des labels spécialisés ou par eux-mêmes.

C’est le cas aussi des artistes lo-fi comme R. Stevie Moore ou Daniel Johnston. Ce dernier nous explique dans le documentaire ‘The devil and Daniel Johnston‘ qu’il ira parfois jusqu’à réinterpréter en temps réel les morceaux pour chaque cassette enregistrée, plutôt que de les dupliquer.

 Les cassettes des années 80 de Daniel Johnston - 132 ko

Les cassettes des années 80 de Daniel Johnston

- A Lyon, les Archives Municipales consacraient en 2014 une exposition à la production musicale maghrébine lyonnaise, qui dans les 70s et 80s s’échangeait principalement sous forme de cassettes… Extraits du dossier de presse :

Ces petits objets plastiques s’échangent et s’achètent à la fin de la journée de travail, dans les différentes boutiques de la Guillotière. Ces productions sont des créations, sur le plan artistique et sur le plan économique, des exilés eux-mêmes. Bon marché, colorées, elles sont enregistrées, parfois en une journée, selon les codes musicaux propres de l’époque : utilisation de la réverbe, forte présence des synthétiseurs, conditions d’enregistrements proches de la prestation « live », chansons et airs instrumentaux parfois précédés de messages parlés et d’interjections improvisées sur le moment.

Si les chanteurs ont peu de retombées commerciales directes, l’édition d’une cassette est avant tout pour eux, un outil indispensable pour se faire connaître et un passeport pour jouer dans les mariages et les fêtes familiales. Réalisées à moindre coût, sans intermédiaire, elles sont très vite rentabilisées, malgré le prix de vente (25 Francs). D’une durée moyenne de 40 minutes, elles comprennent en général 6 titres, de 5 à 8 minutes. Leur pochette déploie une imagerie pop, et une iconographie souvent non dénuée d’humour. Nostalgiques ou provocatrices, elles mettent en scène le folklore de l’immigré avec valises de retour au pays, ou encore la soif de succès de l’artiste qu’on aspire à devenir.”

Le CMTRA (Centre des Musiques Traditionnelles Rhône Alpes) a compilé dans Maghreb Lyon / Place du Pont Production : raï, chaoui, staifi, chaâbi, kabyle, malouf : 1972-1998 une partie de ces productions. Nous vous en parlions dans cet article.

 Place du Pont Production - 46.8 ko

Place du Pont Production

- En 1986, l’hebdomadaire musical anglais NME (New Musical Express) sortait une cassette présentant la scène pop du moment, en 22 titres : C86. Elle fera date, et on ira jusqu’à désigner le type de musique présenté comme de la C86 (pop plutôt naïve, aux envolées de guitares façon Byrds). Elle marque pour beaucoup le basculement paradoxal de la musique indépendante vers une forme plus institutionnelle.

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C86

Elle reste un excellent témoin de la scène britannique de cette période, et donne le ton pour la suite avec des groupes comme Primal Scream, The Soup Dragons, The Pastels…

Le label Cherry Red l’a rééditée en 2014, avec une armée de bonus, dans un triple CD que vous pouvez emprunter à la BML.

Retrouvez ici le tracklisting de toutes les cassettes publiées par le NME dans les années 80 (et elles sont nombreuses).


Aujourd’hui : Cassette, débrouille et brunch dominical

On en voit peu en 2016. Elle subsiste grâce aux auto-radios de certaines voitures (d’occasion), ou la vôtre en fin de vie depuis déjà 20 ans. Grâce encore au radio-cassette de la maison de campagne, du garage, ou celui que vous voyez de temps en temps à 10 euros en brocante. En effet on ne la trouve plus chez le disquaire ‘généraliste‘, remplacée progressivement au cours des années 80 par le CD, lui-même à bout de souffle…

Résister à l’industrie musicale en produisant des cassettes n’a pas la même saveur aujourd’hui que dans les années 1980. L’acte militant que cela pouvait représenter est aujourd’hui légèrement teinté de posture car des alternatives meilleur marché existent (le digital), et les majors ne sont plus toutes puissantes.

La K7 joue aujourd’hui un rôle moins stratégique que dans les années 1980, mais ses nombreux avantages continuent de séduire. On la trouve chez le disquaire ‘indépendant‘ parfois, en petit nombre mais bien là : certains labels se spécialisent dans ce format, certains artistes font le choix de sortir aussi leur production en cassette (voire uniquement). Pour son faible coût, la facilité de copie, la possibilité de la faire soi-même, et pour le clin d’oeil vintage, en décalage avec le tout numérique. Pour la philosophie : une culture de l’échange dans laquelle l’argent reste secondaire voire absent. Mais inutile de prendre ces arguments alter-mondialistes trop au sérieux : la cassette est tout simplement pratique, bon marché.

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Des cassettes originales…

-Cet article de Pitchfork résume bien la situation de la scène cassette (en 2013) et pourquoi la cassette a permis et permet encore le développement d’une culture underground.

Ces dernières années, cet underground s’est organisé et a fait naître un Cassette Store Day, à l’image du Record Store Day pour les vinyles. L’occasion pour les disquaires indépendants de mettre à l’honneur la cassette en sortant des éditions limitées (d’artistes parfois reconnus au-delà du microcosme magnétique, tels Animal Collective, Flaming Lips…).

En fin d’article cependant, Peter Nichols (fondateur du label de cassettes Spooky Town) pointe qu’un tel évènement est un peu à côté de la plaque, car la cassette est aussi précisément un moyen de court-circuiter le ‘magasin’ en privilégiant un rapport bien plus direct entre producteur et auditeur… Le débat est ouvert.

-Labels et listes de labels de cassettes importants

Outre les 9 labels cités dans l’article de Pitchfork, voici quelques autres pistes à suivre :

-Le site Cassette Gods se spécialise dans la critique de cassettes.


Les DJs et diggers spécialisés :

A rebours des traditionnels DJ mixant des CDs ou des disques vinyles, quelques-uns se sont fait une spécialité d’utiliser des cassettes (le TapeJaying)

-DJ K-Sets :

Sa présentation sur le site de Nuits Sonores :

L’Espagnol Manuel Sánchez passe son temps à dénicher des cassettes audio dans les pays du pourtour méditerranéen, du Maghreb au Moyen-Orient. Digger hors-pair, il ressort le meilleur des sons oubliés ou jamais sortis, en réalisant des mixtapes d’une qualité rare qu’il diffuse gratuitement sur son site web, mettant ainsi au grand jour la richesse musicale sans limites de ces régions du monde.

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DJ K-Sets

A Nuits Sonores le 07/05/2016. Il mixe avec deux autoradios.

Sa présentation sur notre site / Son site / Sa chaîne youtube

- Awesome Tapes From Africa :

Le diggeur/DJ américain Brian Schimkovitz diffuse depuis 2006 sur son blog les cassettes récupérées de ses voyages en Afrique, éditées en très peu d’exemplaires. La variété de ses trouvailles a fait le succès de son blog, au point qu’il est devenu label, rééditant (en CD, vinyle et digital) quelques-unes des cassettes les plus appréciées.

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Brian Schimkovitz

Il se produit aussi en tant que DJ, et est d’ailleurs passé à Lyon pour Nuits Sonores en 2015.

Et on le retrouve en action (à partir de 01:56) dans ce document en anglais sponsorisé par Philips sur le come back de la cassette.

Une interview par Konbini.com

Cette interview sur Lesinrocks.fr / Découvrez son site

Les disques du label dans notre catalogue

A voir aussi, le blog de Tim Abdellah : Moroccan Tape Stash

Découvrez un court documentaire (15mn) sur Micke, un allumé suédois de la cassette : ‘The Magnetist’ (en suédois sous-titré anglais, désolé)


Les deux artistes suivants font du found footage le centre de leur travail. Leur oeuvre, c’est la quête. L’aléatoire et la surprise font donc tout l’intérêt de leurs découvertes. Bandes abandonnées, condamnées à ne plus être entendues ? Pas question. L’écoute de ces extraits volés est assez troublante car les conditions de leur récupération laisse ouvertes toutes les hypothèses. Je laisse au poète le soin de voir dans l’altération du son de ces bandes magnétiques une métaphore du temps qui passe ou des souvenirs qui s’effacent. Faîtes-vous votre idée, c’est une belle expérience.

-Found Tapes : Vous pouvez retrouver le néerlandais Harold Schellinx, son fondateur, dans le reportage de Tracks (un peu plus bas, à partir de 09:05). En deux mots, l’exposition ‘Found Tapes’ est un projet documentaire audio en ligne (depuis 2002), en constante évolution. Chaque extrait sonore est accompagné d’une photographie de la bande trouvée, in situ, de la date et du lieu.

Tout est écoutable ici ou via la carte du monde des trouvailles.

 Find 446 - 16 ko

Find 446

Trouvée à Cologne, sur Amsterdamerstraße. Musique du chanteur turc Müslüm Gürses.

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Find 460

Avenue de l’Astronomie à Bruxelles, en face de l’arrêt de bus.

-Tape Findings : Musique et autres enregistrements personnels en tous genres (discussions, moments volés) pour les voyeurs auditifs (les écouteurs ?).

- Ce reportage du magazine Tracks (Arte) fait un tour chez les Cassetters (15mn) : le new yorkais Non Horse (00:21), le français Tapetronic (05:00), le néérlandais Harold Schellinx (09:05), Blenno (12:53).


La bande comme instrument

- La manipulation de la bande magnétique à des fins musicales est un terrain d’expérimentation exploré très tôt comme en témoigne ce court documentaire sur Delia Derbyshire du BBC Radiophonic Workshop. Elle nous y explique entre autres choses son travail avec les bandes dans les années 1960.

-Mr Tape nous fait la brillante démonstration qu’il est possible de mixer et de scratcher avec des bandes magnétiques, aux DMC championship de 1991 (championnats de DJing et de scratch)

-CassetteBoy est un duo anglais spécialisé dans le collage. Michael Bollen et Steve Warlin font à la fin des années 1990 et sur cassette le travail minutieux et laborieux de montage qu’ils pourraient effectuer en un clin d’oeil sur ordinateur. Mais où serait l’intérêt ? Ils poursuivent aujourd’hui leurs détournements satiriques sur youtube et se concentrent sur l’actualité politique…

Voici sur cette page quelques exemples de leurs méfaits

Et leur page Facebook

-Tapetronic aka Alexis Malbert :

Présentation de l’artiste sur le site du Mouv.fr

Depuis 1999, il détourne, recycle et transforme des cassettes audio et des magnétophones pour en faire des machines à jouer de la musique. Inventeur, entre autre, de la Scratchette, la cassette qui scratche, ou de la Vibro-K7, de l’Audio-Skate, du Walkman roulant, il agit directement sur des dispositifs mécaniques permettant de produire une musique curieuse et dynamique où le geste est source d’énergie.

Son site internet

 Tapetronic scratche - 58.4 ko

Tapetronic scratche

La souplesse d’utilisation de la bande magnétique sert par exemple de base à la mythique boîte d’effet (echo/delay) ‘Space Echo’ RE-201 de Roland sortie en 1974, à l’antique boîte à rythme Chamberlin Rhythmate (1957), à la Bandmaster de Powerhouse (1977), au célèbre Mellotron (1963).


Esthétique vintage

- La cassette n’est pas fiable, a tendance à se démagnétiser, se tordre, se détendre, se casser. Ces défauts sont pour qui les entend aujourd’hui comme des madeleines sonores. Leur identité analogique et leur ancrage temporel en font un gimmick à fort pouvoir d’évocation. Le pleurage et le scintillement donnaient des cauchemars à tout utilisateur de cassette, à la réécoute du concert enregistré la veille, gâchée par un agaçant défaut.

Tout cela est oublié désormais et l’inconvénient est tourné en avantage, en prétexte, ou en en matière première :

Illustration avec le cousin de la cassette audio, la cassette vidéo (VHS). Ce court-métrage a eu son petit succès l’année dernière et met sans retenue les pieds dans le plat des années 80, à grands renforts d’artificiels défauts liés à une bande magnétique imaginaire.

Ce beatmaker utilise le bruit parasite généré par les cassettes comme élément du rythme, pour le salir et rendre sa production plus chaleureuse (d’autres le font en ajoutant le crépitement du vinyle).

-Quand les cassettes inspirent les plasticiens, les graphistes :

* Deux artistes que nous vous avons présentés sur notre blog :

* Le graphiste anglais Neil Stevens crée des posters inspirés des boîtiers de cassettes vierges vintage. Minimaliste. Rendez-vous sur son blog

 Neil Stevens D-C60 - 391.8 ko

Neil Stevens D-C60

* Ce parisien a créé ce qu’auraient pu être les jaquettes des films et séries récentes tels Interstellar ou Game of Thrones, s’ils étaient sortis dans les années 1980-90, en VHS.

A voir sur Golem13

 VHS Breaking Bad - 356.2 ko

VHS Breaking Bad


Et n’oubliez pas

 Quand vous ne les utilisez pas, rangez vos cassettes dans leur boîtier de protection - 34.7 ko

Quand vous ne les utilisez pas, rangez vos cassettes dans leur boîtier de protection

 

 

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2 thoughts on “La cassette n’est pas de retour (rapide)”

  1. Bocquet dit :

    vous dites n’importe quoi ! la cassette n’est JAMAIS partie !

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