Yasuragi land
Foodman
lu, vu, entendu par La COGIP - le 12/08/2021
Le producteur japonais Takahide Higuchi, originaire de Nagoya, fait depuis près de dix ans dans la dentelle électronique. Son matériau est en effet le micro son, dont la répétition savamment destructurée et restructurée façon cuisine moléculaire dessine un groove savoureux.
Hébergé sur le label Hyperdub, plutôt réputé pour la bass music, Foodman développe un univers à la fois coloré et minimaliste. Les amorces de notes se font percussion, les mélodies sont suggérées. En l’absence de nappes de synthétiseurs, les progressions dramatiques se font dans l’interstice, par les notes qui résonnent sous les ponts de silence. Ses phrases bouclées s’emmêlent, se démêlent, reviennent à la ligne. Mais pas à la ligne de basse. Proche de l’épileptique ‘footwork‘ de Chicago, la musique de Foodman n’en est pas moins paisible : l’accumulation des notes organiques (sons de guitare évoquant un glockenspiel) le placent plutôt dans un paysage de musique traditionnelle décalée que dans une ambiance urbaine. Une certaine japanité se dégage de ses collages, et pourront rappeler à certains Asa Chang & Junray.
Comme le suggèrent son pseudo et la couverture de son album, Foodman est fan de nourriture, et aime manger dans les Michinoeki (les aires de repos et de restauration japonaises installées le long des routes). Comme dans Yasuragi land, on y est au calme, entourés de mouvement.
Voir dans le catalogue de la BML
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