
Visages baroques
Raphaël Feuillâtre (guitare)
lu, vu, entendu par Civodul - le 24/08/2023
Le jeune guitariste français, né en 1996, fait une entrée remarquée au catalogue du prestigieux label Deutsche Grammophon avec un récital de transcriptions d'oeuvres baroques pour clavecin.
Le but de Raphaël Feuillâtre est, dit-il, de faire partager son amour du répertoire baroque. Objectif magistralement atteint tant son jeu subtil et élégant fait resplendir et illumine d’une lumière inédite les pièces ainsi transcrites (par lui-même et quelques guitaristes de renom).
L’auditeur est mis en bouche par le célébrissime premier prélude du clavier bien tempéré. Puis viennent, outre les compositions du Cantor, quelques pièces de ses contemporains français : célèbres (Rameau) ou plus confidentiels (Royer – Forqueray). La polyphonie du clavecin trouve une parfaite expression dans celle de la guitare avec sans doute la plus-value d’une gradation des dynamique et des nuances que le clavier n’autorise guère. Sans compter le modelé admirable de l’ornementation d’origine qui frémit, renouvelée, sous la corde autrement pincée.
Tout dans le jeu de Feuillâtre est superlatif : charme, expressivité et immense fluidité. Ajoutez à cela (Deutsche Grammophon oblige) une prise de son somptueuse, rapprochée jusqu’à faire entendre le menu frottement sensuel des doigts sur les cordes – qui fait saillir mille subtilités, mille agilités de nacre et de velours.
Bref un enregistrement d’une grande beauté.
- Joseph-Nicolas-Pancrace Royer : l’aimable (rondeau) :
- Johann Sebastian Bach : Concerto en ré majeur, BWV 972 : larghetto (arrangement par Bach d’un concerto pour violon) :
- Jean-Philippe Rameau : l’entretien des Muses :
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