
Thirst, ceci est mon sang (Titre original : 박쥐, Bakjwi. litt. « chauve-souris »)
Park Chan-wook
lu, vu, entendu par Pam - le 27/05/2025
L’amour à mort
« Ce n’est pas qu’un film de vampire. J’attache surtout de l’importance au fait que c’est un prêtre qui devient vampire car mon personnage d’origine était le prêtre avant d’être un vampire. Le prêtre est un personnage qui est bon, qui veut faire de bonnes actions, qui a la foi. Mais il est forcé de tuer pour survivre alors que son but premier était de se sacrifier pour aider les autres. » (Propos de Park Chan-Wook recueillis à Cannes en mai 2009 par Eric Kervern)
Sang-hyeon est donc un jeune prêtre coréen qui se fait inoculer un vaccin expérimental contre un virus mortel. Il succombe à la maladie puis ressuscite grâce à une transfusion miraculeuse qui le transforme en créature avide de sang et de sexe.
Interprétation libre de Thérèse Raquin d’Emile Zola, l’histoire de ce vampire religieux vivant désormais l’enfer conjugue magistralement érotisme et horreur teintés d’humour grotesque au cœur de la déchéance à l’œuvre pour le héros et son amante.
Car ce sont deux êtres qui se retrouvent damnés. Implacablement. Violemment. Passionnément. Damnés différemment : si Sang-hyeon n’est que remords et vit un supplice, Tae-Ju libère avec jouissance son sadisme déjà existant jusqu’à en payer finalement le prix, l’attraction funeste de ces êtres sanguinaires qui entremêle séduction et sexe vorace les conduisant inexorablement à un flamboyant ultime lever de soleil.
Park Chan-wook réussit un coup de maître avec une mise en scène éblouissante et une esthétique somptueuse (couleurs et lumière de folie !), fabuleux écrins pour cette histoire tortueuse et terrible qui offre une vision renouvelée des récits vampiresques.
Terrific ! Fantastique !
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