The land, the water, the sky
Black Belt Eagle Scout
lu, vu, entendu par Luke Warm - le 09/06/2023
Suite à la sortie de son album « At the Party With My Brown Friends », honnête disque d’indie-folk, Black Belt Eagle Scout décide faire le voyage entre Portland, où elle habite et la terre de ses ancêtres Iniupat à Swinomish, près de la rivière Skagit, au milieu des forêts de cèdres.
Tiraillée entre la douleur liée à l’histoire de son peuple et la sérénité de se retrouver connectée aux terres ancestrales, les chansons naviguent entre une puissance musicale inédite et titres plus mélancoliques.
« My blood runs through this land » ouvre l’album sur des guitares très 90s, puissantes, entre grunge et post-rock qui contrastent avec des pistes de voix délicates qui s’entremêlent pour un résultat poignant et hypnotique, nous plongeant dans les violences subies par son peuple.
Après un hommage à Sedna, déesse de la mer, à l’origine de la création des animaux marins, comme une reconnexion aux éléments, la terre, l’eau, le ciel (comme le titre de l’album), Black Belt Eagle Scout partage un duo plus mélancolique avec Phil Eleverum (The Microphones, Mount Eerie,…), « Salmon Stinta », comme métaphore du chemin parcouru, à contre-courant, pour retrouver ses racines, ses origines.
Très contrastés, entre obscurité et lumière, les titres s’enchaînent entre douleurs du passé, joie du retour et revendications. Comme sur le titre « Nobody », morceau percussif (le premier instrument de Katherine Paul -son vrai nom- était le tambour) qui parle du manque de représentation autochtone dans les arts en très peu de mots.
« The Land, the Water, the Sky » est un parcours de résilience, s’inspirant de ses ancêtres (ses parents prêtent leurs voix puissantes aux chœurs de « Spaces »), de la force de sa communauté qui a appris à survivre, jusqu’à la guérison du titre final « Don’t give up ».
Voir dans le catalogue de la BML
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