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Tempête

Sandrine Bonini et Audrey Spiri

« Le plus ennuyeux avec les histoires vraies, c'est que personne n'y croit jamais. » Un garçon de douze ans nous parle, jeune habitant d'une banlieue impeccable et rangée.

Dans cette ville un peu terne et un peu triste, c’est son anniversaire aujourd’hui. Pourtant, comme d’habitude, la fête sera sans rires et pleine d’ennui. « Parmi toute cette foule proprette et ces mouflets endimanchés, personne ne semblait remarquer les signes précurseurs de ce qui approchait. » Soudain se lève une drôle de tempête. Les boissons se mettent à pétiller, les chignons s’écroulent, les épis gominés se redressent, les nappes se gonflent. « Le monde semblait devenu fou, mais d’une folie douce et enjouée, toute faite de rêves inavoués. »

En prenant le lecteur à partie, Sandrine Bonini pousse à se positionner par rapport aux propos de son héros. Elle oblige à regarder les détails des illustrations et à réfléchir. A quoi ? Au rêve et à la réalité, aux désirs et à la tristesse…

Audrey Spiri utilise une palette de gris et verts très intenses qui montrent la morosité de la ville et de la vie. L’esthétique nous rappelle les comics américains des années 50. Les couleurs sombres du départ s’embrasent ensuite et éclaboussent toute les pages. Les lignes et les arêtes s’arrondissent jusqu’à se fondre et se dissoudre. Ce sont alors de véritables tableaux abstraits qui prennent vie devant nos yeux, dans un onirisme à la Chagall.

Ce grain de folie élargit le cadre et dénoue les liens que l’on s’impose. Il est une délicieuse et mystérieuse ode à l’enfance et aux relations fraternelles.

 

 

Voir dans le catalogue de la BML

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