
Rêve d’une petite fille qui voulut entrer au Carmel
Max Ernst (1891-1916)
lu, vu, entendu par AGdG - le 06/03/2020
“ A quoi rêvent les jeunes filles qui veulent rentrer au carmel ?” Marx Ernst
Au pied de cette question, se déroule un monde : le songe de Marceline-Marie.
Ce monde, c’est celui crée par l’artiste Max Ernst (1891-1916) dans ce livre comme un rêve :
un “roman-collage” de 79 images, des collages créés à partir de gravures issues de revues de vulgarisation scientifiques et de romans-feuilletons de la fin du XXe siècle et qui racontent le rêve de Marceline-Marie.
Si Pierre Louÿs (1878-1925) voyait encore, ils auraient peut-être décrit combien ses collages mettent la fièvre aux yeux et le feu aux poudres d’une morale catholique asphyxiante. Ici, l’épiphanie religieuse associée à l’extase sexuelle, l’imaginaire comme pamphlet.
Si les moutons électriques avaient pu lire, ils auraient peut-être chuchoté, pour garder le rêve près de leurs lèvres, les mots de Max Ernst, écrits sous ses collages (légendes, didascalies, poèmes…) :
“…oh quelle joie ! Voilà les charmeurs de sangsues ! …”
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“La supérieure du couvent : “Je me suis vue sous la forme du loup. Je parcourais l’espace avec la rapidité de la parole.”
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“ Tous mes colibris ont un alibis et mon corps se couvre de cent vertus profondes”
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“…mon âme fut inondée de la rosée céleste…”
“Tout l’oeuvre de Max Ernst est traversée par la volonté de transgresser les catégories constituées, d’abolir les frontières entre les genres“.
Dans ce songe, il est question de franchir par le songe.
Edité en 1930, il est édité aujourd’hui en fac-similé par la délicate maison d’édition Prairial, “des délirants, des révoltants, des prophètes”.
Voir dans le catalogue de la BML
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