Orange Is The New Black
Saison 5 : Debout
Créé par Jenji Kohan, d'après l'oeuvre originale de Piper Kerman
lu, vu, entendu par Raphaële - le 03/08/2018
Les prisonnières de Litchfield reviennent en force dans cette 5e saison, beaucoup plus sombre et engagée que les précédentes. Les autrices y développent plus que jamais leurs thèmes de prédilection : sont abordées les violences racistes, la gestion désastreuse des prisons étatsuniennes, le silence et la solitude entourant les personnes déclassées socialement, la récupération médiatique des problématiques carcérales… Des sujets dont l’actualité n’a d’égale que la gravité, parfois atténuée par les situations loufoques dans lesquelles se placent les protagonistes.
La saison 4 s’achevant tragiquement, les fans de la série pouvaient s’attendre à une suite plutôt explosive… et ne seront pas déçu.e.s ! La saison 5 d’Orange is the New Black met en scène une véritable insurrection dans les murs de l’établissement carcéral, redéfinissant les positions hiérarchiques de chacun.e.s.
Les caractères des détenues s’affirment ou se dévoilent, à mesure que se posent les problèmes qu’elles rencontrent dans un contexte politique et socio-économique particulièrement inhumain. Il est question ici des restrictions budgétaires qui touchent très durement les structures fédérales, et ce de diverses façons : nourriture immangeable, locaux surpeuplés et dysfonctionnels, recrutement hâtif et sans filtre des surveillant.e.s de prison, très peu formé.e.s à faire face aux détenu.e.s, et totalement libres d’en abuser… Les femmes incarcérées se rebellent alors contre les traitements indignes dont elles sont victimes, et cherchent tout au long de la saison à faire reconnaître sinon leurs droits, tout du moins le respect qui leur est dû, et la reconnaissance d’une accumulation de fautes graves à leur encontre, qui aura mené à la mort de l’une d’entre elles. Les situations restent truculentes, malgré un réalisme appréciable dans la façon d’aborder certains sujets. Les personnalités des multiples héroïnes s’affinent et sont toujours développées au fil des épisodes, grâce aux flash-backs qui les ponctuent.
Jenji Kohan, également créatrice de la série Weeds, poursuit avec succès cette série mettant en scène des femmes laissées pour compte, de tous.te.s âges, couleurs, milieux sociaux, confessions. Elle est entourée, dans la scénarisation et la réalisation, par ses acolytes féminines, telles Tara Hermann, Lauren Morelli ou Carolina Paiz.
Une série résolument engagée et actuelle, qui provoque cette fois-ci moins de rires que d’indignation et de questionnements sur la société qu’elle reflète.
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