
Musique de chambre
Rita Strohl
lu, vu, entendu par Civodul - le 17/01/2025
On redécouvre actuellement - avec bonheur - une talentueuse compositrice étrangement passée sous les radars de la renommée : Rita Strohl (1865-1941), compositrice et pianiste française. Son oeuvre impressionne autant par sa prolixité que par sa qualité. Voici présenté ici le deuxième volet de l'intégrale du Palazetto Bru Zane, consacré à sa musique de chambre.
Le Conservatoire à la fin du XIXème siècle n’accueille guère d’élèves femmes, et c’est déjà un tour de force que d’y être admise. Mais la jeune bretonne ne manque pas de caractère (et de précocité).
Sa musique pour orchestre, d’après les commentateurs avertis, semble vouloir aller de l’avant, innover, suivre le courant en vogue à l’époque : gamme par tons, chromatismes la désignant pour certains comme la “Wagner française”.
Pourtant les oeuvres de chambre témoignent plutôt de sa première manière : à l’ancienne, résolument romantique, maniant un langage ouvertement tonal et recourant aux procédés d’écriture traditionnels. De son propre aveu Rita Strohl se déclare d'”un esprit pieusement conservateur et coloré” et “plongée dans un passé, qui seul l’enthousiasme”. On ne saurait mieux décrire l’atmosphère qui se dégage de ces pièces. Les trois extraits présentés ici ne donnent bien sûr qu’un aperçu de son immense production, trios, quatuors, quintettes, septuor … (regroupés ici sur CD et interprétés par une pléiade de musiciens merveilleux).
Si vous possédez une sensibilité romantique et appréciez le dialogue de thèmes chantants, vous serez conquis par l’éloquence et l’élégance de ce premier mouvement de la
- Grande fantaisie-quintette pour piano, deux violons, alto et violoncelle (1884)
- Toujours en mode rétro, l’andante nostalgique et mélodieux du quatuor à cordes (1885) :
- Et pour terminer, le finale sagement endiablé du même quatuor, aux faux airs de concerto brandebourgeois :
Voilà qui donne à coup sûr envie de découvrir les autres pans d’une oeuvre remarquable.
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