Lettre à nos petits-enfants
John Maynard Keynes
lu, vu, entendu par Michel W. - le 21/02/2017
Depuis janvier 2017, l’œuvre de l'économiste J. M. Keynes est dans le domaine public. De nombreux éditeurs proposent donc de redécouvrir les ouvrages de cet économiste dont les idées ont trouvé une seconde jeunesse depuis quelques années. C'est le cas de ce court texte qui, bien que publié en 1930, se révèle d'une incroyable actualité.
Voici un des textes de Keynes les plus connus, paru en 1930 quelques années avant la publication de son œuvre fondamentale “La théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie” et souvent remis au goût du jour.
En 1928, sur fond de la Grande Dépression qui s’annonce, Keynes anime à Cambridge des causeries sur le pessimisme économique ambiant. Il tire de ses notes une conférence intitulée Economic Possibilities for Our Grandchildren qu’il donnera à Madrid en 1930 et qu’il publiera sous la forme de deux articles dans la revue The Nation and Athenaeum en 1930.
Ces articles seront regroupés, ainsi que d’autres, dans le recueil Essays in Persuasion paru en 1931 et publié pour la première fois en France en 1933 chez Gallimard sous le titre “Essais de persuasion”. La traduction est alors signée par un certain Herbert Jacoby et le titre retenu pour Economic Possibilities for Our Grandchildren est “Perspectives économiques pour nos petits enfants”.
En 1971, Essays in Persuasion fait l’objet d’une nouvelle traduction par Michel Panoff chez la Petite Bibliothèque Payot sous le titre remanié d’“Essais sur la monnaie et l’économie” dans laquelle on retrouve toujours “Perspectives économiques pour nos petits-enfants”. En 2002, ce dernier réapparaît toutefois dans un autre recueil d’articles de Keynes : “La pauvreté dans l’abondance” chez Gallimard. Le texte bénéficie alors d’une traduction collective de Laurent Cordonnier, Thierry Demals, Laurence Duchêne, Henri Philipson, Nicolas Postel et Franck Van de Velde.
Cette réédition de 2017 intitulée plus lyriquement “Lettre à nos petits-enfants” présente deux intérêts majeurs : une nouvelle traduction signée Françoise et Paul Chemla qui modernise le style du texte et le rend plus accessible, et une préface presqu’aussi longue d’André Orléan qui met en lumière la clairvoyance et l’aspiration morale de Keynes.
Voir dans le catalogue de la BML
Sauf qu’il faudrait peut-être apprendre à raisonner sur la base d’une absence de croissance, et là, il faut peut-être aller chercher d’autres anticipations : http://www.slate.fr/story/98769/romans-envisagent-vie-sans-croissance