Les poèmes de Djaykoûr
Badr Chaker es-Sayyâb
lu, vu, entendu par Silm63 - le 15/11/2024
Les poèmes de Djaykoûr, aux éditions Fata Morgana est une version traduite par Salah Stétié et Kadhim Jihad. La traduction de ces textes nous invite à un voyage en Basse Mésopotamie.
Ecrits dans les dernières années de sa vie, alors que le poète est malade, les poèmes de Djaykoûr représentent la lutte d’un homme passionnément épris de la vie, qui se sent diminuer progressivement face au pouvoir des forces de la mort.
Djaykoûr, ramasse mes ossements, secoue la poudre de mon linceul et au ruisseau lave mon cœur – fenêtre ouverte au feu d’hier. Sans toi, ô ma patrie, sans toi, mon vert paradis, ma demeure les cordes de mon luth n’auraient pu se saisir du souffle à porter mes soupirs, mes poèmes. Sans toi le visage de Dieu n’aurait point part à mon destin.
L’auteur irakien Badr Chaker es-Sayyâb évoque des souvenirs de son enfance. Il chante un monde disparu où se mêlent mélancolie, émerveillement et regret. Le poète utilise dans ces vers des allégories empruntées aux mythes et aux religions. Il puise également dans la mythologie babylonienne, comme dans les symboles de Tammuz, d’Ishtâr.
Ishtâr… et des étoffes palpitent et près de moi des herbes tremblent sous un talon d’éclair qui flambe, éclair stérile s’épanouissant. Ah ! si dans mes artères brillait une lueur pour m’illuminer le monde ! Ah ! si je pouvais me remettre debout, revivre ! Si l’on me donnait de quoi boire ! Si je pouvais donner à boire ! Si mes artères étaient des vignes ! Si Ishtâr me baisait les lèvres sa bouche serait pour moi de l’ombre qui, me couvrant, m’enfermerait, dans mes yeux s’éteindrait le jour, moi et l’obscur…
Poète symbolique, Badr Chaker es-Sayyâb demeure une référence de la poésie arabe moderne. Il est aussi l’un des fondateurs du Vers libre dans la littérature arabe.
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