logo-article

La vie comme elle vient

Le coeur au Congo

Alex Lorette

Une mère et sa fille perdues entre deux cultures : l'une rêve du Congo, l'autre aspire à vivre à l'occidental !

Fille de colons, Lucie est née au Congo mais doit rentrer en Belgique où elle finira malgré elle par s’installer. Lucie retrace sa vie, parle de son amour du Congo, ce pays fantasmé au fil des ans, cette obsession de retourner en Afrique l’empêchera de se sentir pleinement à sa place en Belgique. De son côté, sa fille Félicité cherche à tout prix à se fondre dans ce nouveau pays. Deux visions, deux combats !

Cette pièce met en lumière l’histoire de Lucie, une femme perdue entre deux cultures, confrontée à sa solitude, au rejet de sa fille malgré tout l’amour qu’elle lui donne. La question de la maternité est en filigrane tout au long de la pièce, comment s’aimer malgré les déchirures ? L’auteur aborde des sujets sensibles, il évoque le sentiment de se sentir étranger où que l’on soit. Il parle aussi de la souffrance de l’exil, des préjugés racistes, du passé colonialiste de la Belgique. Cette pièce nous fait voyager au Congo, en Belgique. L’écriture est très cinématographique : on sent les odeurs et on plonge dans la lumière si différente de ces deux pays.

Alex Lorette est un auteur belge, il vit à Bruxelles. Dans son écriture théâtrale, il se plaît à interroger le rapport au territoire et à la mémoire, et à traiter de questions relatives à l’identité sociale ou historique. Parmi ses obsessions d’écriture, on trouve la question de l’errance et la difficulté de “trouver son champ”.

Extrait

Acte I premières phrases

Lucie : Quand je suis arrivée en Belgique, il pleuvait

C’était en 1958

Je suis arrivée comme ça, par la mer, sur le Ville de Bruxelles 

« Le bateau, c’est plus sûr que l’avion » disait mon grand-père

Le bateau, ça donne le temps de réaliser qu’on s’en va

 Au port d’Anvers, les grues noires se découpaient sur le ciel  gris

Les nuages filaient  à l’infini

Sur mon visage, quelques gouttes de pluie

C’était mon premier contact avec la Belgique

Il faisait froid, l’eau était verte

Le vent venait de la terre 

Et ça puait

C’était la Belgique

Moi, je suis née loin d’ici

Là où j’ai grandi, ça sentait la terre mouillée

Pas la suie

Je suis née près d’un fleuve

Au Congo

C’est l’air chargé de l’odeur de ce fleuve-là qui m’a ouvert les poumons


La Vie comme elle vient – présentation – YouTube

Voir dans le catalogue de la BML

Tags

Partager

Poster un commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *