La louve boréale
Nuria Tamarit
lu, vu, entendu par Sabine Bachut - le 23/08/2022
Après l'excellente BD "Géante" où elle avait conçu l'univers graphique, Nuria Tamarit nous propose une immersion dans la peau d’une jeune femme lâchée dans le nord sauvage au 18ème siècle. Attirée par la recherche des pépites d’or et la liberté que l’argent peut lui offrir, elle cherche à se recréer un avenir et à oublier son passé. Elle va découvrir la barbarie des hommes mais aussi la bienveillance de la sororité… Servi par un graphisme puissant et des couleurs époustouflantes, c’est un véritable coup de coeur !
“Il y a un endroit, de l’autre côté de l’océan, où les hommes partent et d’où ils reviennent après quelques semaines avec des sacs remplis d’or. Sur le Vieux Continent déchiré par les guerres, Joana a tout perdu. Elle vend alors ses dernières possessions et s’embarque pour ce Nouveau Monde plein de promesses, décidée à intégrer une expédition d’orpailleurs. Mais sur place, elle déchante vite : dans ces grands espaces froids et hostiles encore inexplorés, c’est la loi du plus fort qui règne et personne ne veut d’une femme dans son équipe. Qu’à cela ne tienne, elle ira seule. Bien vite, elle prend pourtant pour compagne de voyage une chienne qu’elle a libérée d’un maître cruel, avant d’être rejointe également par Opa et Tala, deux femmes Natives fuyant Matwei, un chercheur d’or prêt à toutes les violences pour assouvir sa cupidité. Elles s’engagent alors ensemble dans une course contre la montre : il faut rentrer avant que l’hiver n’ait recouvert de son manteau mortel ce territoire des loups tout en évitant les hommes qui haïssent les femmes.”
L’auteure revient sur des thèmes qui lui sont chers comme la notion de liberté, de solidarité et la cruauté des humains. Mais aussi sur l ‘importance de la nature et notre assujetissement à ces débordements. Des planches complètement sublimes où la nature est magnifiée, notamment à travers l’image d’une énorme louve qui se venge de la bassesse et l’ignominie des hommes. Car les hommes sont vraiment dépeint comme des prédateurs, des barbares sans pitié. On peut regretter le peu de nuances dans cette approche, mais l’auteur veut nous montrer autre chose dans cette opposition, la construction d’une certaine force, une force qui vient de l’intérieur nous permettant de dépasser le désespoir et qui met en exergue la capacité des femmes à se reconstruire malgré les aléas de la vie. Une belle ode à la nature, l’entraide et la capacité de résilience.
Voir dans le catalogue de la BML
Poster un commentaire