Have You In My Wilderness
Julia Holter
lu, vu, entendu par pj - le 20/11/2015
Paru entre l'été et l'automne, Have You In My Wilderness est le quatrième album de Julia Holter. Il nous semble plus qu'opportun de souligner sans délai l'intensité et la maitrise délicate de ses compositions et la richesse singulière de son univers musical.
La compositrice et multi-instrumentiste qu’elle est d’abord, réalise ses premiers enregistrements en home-studio (sous l’égide de John Cage notamment). Entre ambiant et drone, les cosmogonies chambristes que sont Tragedy en 2011, puis Ektasis en 2012, constituent un premier diptyque fascinant.
Ces invocations font ensuite place à des visions de cabaret – une avant-garde pop où Bacharach & David (Lynch ?!) tutoieraient les étoiles sous un ciel nouveau, ce qu’illustre l’exceptionnelle cover de Hello Stranger sur Loud City Song son troisième album.
Les modulations de sa voix sont encore plus assumées sur ce nouveau disque. Julia Holter devient chanteuse. En effet depuis Loud City Song (2013) son chant est plus ouvert, tout comme semblent également le devenir ses univers intérieurs et musicaux.
De manière plus évidente, la jeune femme transcende son intimité et ses paysages émotionnels. Une liberté formelle qui embrasse une large palette d’influence (du classique au jazz) pour aboutir à une alchimie pop qui s’extirpe volontiers du schéma couplet-refrain et chemine savamment entre chœurs, violons, saxophone et clavecin. Une manière de lied contemporain et pop, entre le rétro-futurisme discret de Broadcast et l’intimité grandiloquente de Björk.
Pour la première fois Julia Holter apparait sur la pochette de son disque. “Have Me In Your Wilderness” serait-on tenté de lui rétorquer.
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