Into forever
Matthew Halsall & The Gondwana Orchestra
lu, vu, entendu par Damien B. - le 05/07/2016
Trompettiste, compositeur, DJ et arrangeur, Matthew Halsall est une des figures montantes du jazz britannique. A trente-deux ans, le natif de Manchester s’est déjà attiré les louanges de Jamie Cullum, Gilles Peterson, ou encore DJ Shadow. Avec Into Forever, son 6è album, il poursuit son travail de passeur de ce jazz modal incarné par John Coltrane, sa femme Alice, ou encore Pharoah Sanders.
Into forever, le 6è album de Matthew Halsall, est une nouvelle exploration d’un jazz spirituel tourné vers l’Extrême-Orient. Toujours appuyé par la contrebasse profonde et soulful de son ami Gavin Barras, le trompettiste y confectionne une musique ample et mélancolique, à la fois sensuelle et cérébrale. Il fait appel une seconde fois au Gondwana Orchestra – présent sur When the world was one (2014), et dont l’inventif batteur Luke Flowers officie chez Cinematic Orchestra. Le groupe cisèle un jazz aérien, délicatement orné de cordes, flûte, harpe, koto japonais et percussions diverses. Taz Modi égrène des accords de piano à la fois mélodiques et percussifs dans la lignée de McCoy Tyner, la harpe en volutes de Rachel Gladwin évoque celle d’Alice Coltrane. Matthew Halsall invite également un quatuor à cordes, et deux chanteuses locales pour incarner ses mantras méditatifs : Bryony Jarman-Pinto, et surtout Josephine Oniyama à la voix puissante et dramatique. Le temps y est comme un trésor, et il faut patienter jusqu’au 9è titre éponyme pour entendre les premières notes cuivrées de l’auteur, réputé pour sa discrétion.
Héritier du jazz modal de Coltrane et du jazz britannique des années 60, Matthew Halsall offre ici un album ample et majestueux, lorgnant vers la soul et le trip hop. Publié fin 2015 sur son propre label Gondwana Records, Into forever est un disque envoûtant, à découvrir absolument.
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