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How to have sex

Molly Manning Walker

"Si tu couches pas là, tu coucheras jamais"

“I don’t want to die a virgin !” invoque joyeusement la jeune Tara, apparemment décidée à suivre le rite de passage obligé vers l’âge adulte dans une de ces stations balnéaires n’existant que pour des fêtes perpétuelles où les désirs explosent dans l’alcool et les paillettes. Mais derrière cette joie de façade et ce but qu’une de ses amies que l’on sent mue par des sentiments de jalousie se fait un plaisir de lui asséner se révèle une réalité crue et terriblement amère.

Quand l’héroïne se réveille groggy d’un pseudo rêve devenu cauchemar, seule avec la perte de ses illusions et la souffrance du viol, répété, qu’elle a subi, nous sommes aussi sonné.e.s qu’elle, et habité.e.s de la même sororité exprimée in extremis par l’autre amie du trio, offrant une libération qui brise le silence dans lequel la jeune fille s’est retrouvée piégée.

A la fin, le cadre du film, ce lieu du plaisir organisé, normé contraignant ses résidents temporaires à jouer des rôles prédéfinis, qui au début est plein, plein de musique aux décibels saturés, plein de soleil électrisant, plein de beuveries ininterrompues, plein de cris assourdissants, plein de désirs, n’est devenu qu’un immense néant, un rien absolu, vidé de et ayant vidé de toute innocence ses acteurs et actrices d’un rite apocalyptique.

Coup de massue, coup de coeur pour cette lecture si précise et subtile de la jeunesse abandonnée à ses premières fois.

Voir dans le catalogue de la BML

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