
Händel goes wild
Georg Friedrich Haendel
lu, vu, entendu par Civodul - le 15/11/2017
Partant de sa spécialité, la musique baroque, la harpiste et théorbiste autrichienne, Christina Pluhar a à coeur d'ouvrir à un large public ce répertoire ancien, particulièrement en lui faisant rencontrer d'autres moyens d'expression musicale.
Elle entend ainsi illustrer la parenté et la proximité entre musiques savante et populaire. La méthode est éprouvée, l’équipe “Pluhar and friends” performante et les résultats de ces habiles métissages séduisants.
Dans ce nouvel enregistrement elle choisit d’infuser – sans greffer toutefois – du jazz dans Haendel. Elle le fait avec doigté, un peu, beaucoup ou passionément, conservant à certaines arias leur forme d’origine, ajoutant à l’aide de percussions bienvenues un zeste de swing ici ou là, jusqu’à abandonner Haendel par moments quasi totalement aux mains et à l’imagination de l’improvisateur. L’improvisation et la variation (ainsi qu’une certaine façon de “recycler” le matériau musical, chère à Haendel) ne sont-ils pas des éléments constitutifs communs à ces deux langages : le jazz et la musique baroque ?
Il y a là de l’inventivité et de belles trouvailles. Le timbre de la soprano Nuria Rial est d’une fraicheur exquise, et les mariages de timbres entre cornet baroque et clarinette particulièrement convaincants. Gageons que les amateurs de musique ancienne seront intéressés par ces prolongements inopinés tandis que les jazzeux n’hésiteront sans doute pas à s’aventurer sur cette étroite mais accueillante passerelle.
Version jazz-friendly de l’arrivée de la Reine de Saba (extrait de l’oratorio Solomon)
Voir dans le catalogue de la BML
Poster un commentaire