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Gutland (2017)

Govinda Van Maele, réalisateur

Ou l'art du faux-semblant

Dans la campagne verdoyante luxembourgeoise, Jens cherche à se faire embaucher dans les fermes du coin comme ouvrier agricole. Les gens sont peu avenants, voire hostiles envers les étrangers. Surtout quand se présentent des candidats comme Jens, qui ont tout l’air d’un vagabond.

Embauché in extremis par une famille avant qu’il ne quitte le village, il prend ses quartiers dans une caravane prêtée par celle-ci. Son intégration ne se passe pas sans heurts, suspicions et incompréhensions. L’atmosphère hostile et pesante au sein de cette petite communauté, ne le dérange pas plus que çà. D’ailleurs, il ne semble pas être là pour se faire des amis… sauf peut-être la fille du maire.

Mais alors pourquoi est-il là ?

C’est ce cadre qu’a choisi Govinda Van Maele pour nous conter cette histoire peuplée de personnages insaisissables et de paysages lugubres. C’est un premier film, et c’est une réussite ! Les mystères qu’entoure cette bourgade du Gutland (“bon pays” en langue germanique) et ses habitants ne font qu’écho à ceux qu’entourent Jens lui-même, arrivé dans le village tel un vagabond sans but. De quoi perdre le spectateur et le “malmener” pendant 1h50.

Ce personnage, justement, est joué par Frederick Lau déjà vu dans le film de Sebastian Schipper Victoria ou encore La vague de Dennis Gansel. Dans Gutland, Jens personnifie ce sentiment d’isolement et cet environnement chargé de secrets. Taciturne, il cristallise aussi cette crispation qui ne quittera plus le spectateur.

Un très bon thriller (empreint de fantastique pour certains) exposant en premier lieu ces contraintes sociales qu’impose une communauté au point d’en transformer ses composantes.

Voir dans le catalogue de la BML

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