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Everyone’s Crushed

Water From Your Eyes

Fraichement signés chez Matador Records (New York), le duo composé de Rachel Brown et Nate Amos livre un sixième album de pop expérimentale étourdissant.

C’est court, c’est concis, ça donne le tournis. Un peu plus de 30 minutes à peine suffisent pour sortir de cette essoreuse qui réinvente, et rend hommage, à la culture pop-rock new-yorkaise. Avec la ville comme fil rouge, on y voit un peu plus clair. La no wave ou la mouvance dance-punk du début des années 2000 font clairement partis des influences du projet. On pense à ESG, Black Dice ou encore à DFA Records. Un morceau comme « Barley », avec son riff saccadé et son atmosphère nerveuse s’intègre à merveille dans cette grande généalogie. D’autres plus inclassables, brouillent les pistes. « 14 » par exemple est hors-temps. Guitares acoustiques et violons s’entremêlent et accompagnent les phrases cryptiques chantées par Rachel Brown : « When did it start to loop ? », « how many is 14 ? », ou encore le viscéral « I’m ready to throw you up », tous, répétés encore et encore.

En bref, ni le texte ni la musique ne sont là pour nous tendre la main ou indiquer une réelle direction. Tout y est détourné et alambiqué, jusqu’au nom du groupe, qui n’est finalement qu’une pirouette stylistique pour désigner des larmes…Pourtant ce mille-feuille de références et d’interprétations est loin d’être indigeste, bien au contraire, et à chaque nouvelle écoute le chemin se déblaie. On se surprend rapidement à taper du pied sur le superbe riff de guitare d’ « Everyone’s crushed » ou fondre sur « Out There » et ses notes de piano étincelantes. A la longue ces petits miracles finissent par s’égrainer sur l’ensemble du disque, et on en redemande toujours davantage !

En revanche, pourquoi cette jolie pochette dessinée façon affiche de western des années 1960 ou cette poignée de main évoquant le « Wish You Were Here » des Pink Floyd ? Nous n’en savons rien, et c’est probablement l’objectif.

Voir dans le catalogue de la BML

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