
Epépé
Ferenc Karinthy
lu, vu, entendu par Delphine - le 29/01/2022
Un livre plein d’énigmes et de mystères qui nous emmène dans un pays inconnu
Dans ce roman énigmatique, on suit Budaï, un linguiste hongrois qui prend l’avion pour participer à une conférence de linguistique à Helsinki et qui se retrouve à cause d’une erreur de correspondance dans une ville inconnue, dans un pays inconnu mais surtout dans l’incapacité totale de communiquer parce que la langue parlée lui est totalement incompréhensible. Il ne parvient pas à repartir chez lui et se retrouve coincé, comme emprisonné dans cette ville.
Et tout devient une lutte : s’acheter à manger, tenter de trouver une gare, prendre le métro… et essayer de se faire comprendre tout simplement. La ville dans laquelle il évolue est totalement angoissante, parce que les habitants y sont beaucoup trop nombreux, la ville grouille de monde de partout, il faut faire la queue des heures durant pour tout, jouer des coudes pour avancer, quasiment se battre pour prendre le métro… mais surtout cette ville semble sans fin, sans limites.
Certains éléments ressemblent au monde du héros et à ses références, d’autres lui sont complètement « exotiques », et lui rappellent même un temps quasi moyenâgeux. L’auteur raconte ainsi très bien le sentiment qu’un voyageur peut ressentir quand il arrive dans un pays étranger très éloigné du sien et dont il ne comprend pas du tout la langue ni la culture, ce sentiment d’être perdu, totalement dépaysé, sans aucun repères qui peut donner le tournis.
On se demande pendant longtemps la signification du titre mystérieux du roman, il évoque une femme que Budai croise tous les jours dans ascenseur de son hôtel et c’est la seule personne avec laquelle il arrivera à nouer une relation et dont naitra l’espoir de pouvoir rentrer chez lui. Epépé est son nom, sauf que le lendemain Budai comprend que finalement elle s’appelle Ebébé ou peut-être Etiétié…
Un livre plein d’énigmes donc et de mystères et de références à la linguistique qui recèle tant d’interprétations possibles et contient nombre d’allégories.
Une seule “fausse note”, dans la dernière partie du livre qui change encore de style et de genre, on assiste à un long passage de guerre civile un peu lassant. La fin quant à elle est totalement à l’image de ce livre si énigmatique.
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