Plonger
Christophe Ono-dit-Biot
lu, vu, entendu par Clo - le 09/01/2015
Un roman de circonstance pour penser et vivre un monde libre où l’expression ne devrait connaitre ni entrave ni répression.
L’attentat du 7 Janvier 2015 nous prive définitivement des voix des principaux rédacteurs de Charlie Hebdo mais n’empêche pas que les vibrations de leurs tessitures résonnent encore longtemps en chacun de nous.
César, le narrateur, journaliste quadragénaire conte à son fils Hector, l’histoire de sa rencontre, de son amour avec Paz, séduisante photographe asturienne – sa mère. Sans concession, sous forme de témoignage, le commencement est déjà une fin puisqu’il annonce le décès de Paz.
César, avec intimité et pudeur, raconte le charme qui l’a habité dès la première rencontre mais aussi de manière rapide et violente, leurs incompréhensions et désaccords. C’est que le narrateur porte le poids de l’expérience. Pour avoir couvert l’infortune en divers lieux et circonstances, il connait les douleurs engendrées par la cupidité et l’intolérance humaine, le pouvoir usurpé par le terrorisme, la corruption et les tueries. Clairvoyant et critique, citant tour à tour des hommes de lettres du XIXème, et des artistes tel Khalil Gibran ou les derniers plasticiens en vogue aujourd’hui, il aspire désormais à davantage de paix en refusant de sortir du vieux continent.
Insatiable et assoiffé de nouveau monde, Paz, convaincue de l’engagement militant de ses photographies dénonçant les dérives humaines, décide de partir. Quitter l’Europe, témoigner et valoriser autrement son travail, et parfois au mépris des dangers, devient un véritable entêtement, un sacerdoce. Sourde aux avertissements de César, elle part, rejetant les mises en garde qu’elle subit comme une protection imposée, une restriction de ses libertés.
“Les plaisirs qu’on a eus sont tout ce qui reste d’une vie qui s’achève”.
Christophe Ono-Dit-Biot est journaliste et écrivain. Les atmosphères de ses romans sont singulières, marquées par la défense de la liberté d’expression et la quête du savoir, à l’image des protagonistes qu’il fait vivre (surtout dans Plonger et Birmane). Ses romans portent des personnages affirmés, en quête de vérité, ce qui n’est pas sans rappeler sa propre profession.
Voir la vidéo de Christophe Ono-dit-Biot : “Wolinski redoutait de partir après Cabu”
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