
Childhood
Johan Farjot
lu, vu, entendu par Civodul - le 05/01/2021
Un jeune compositeur de la génération néo-tonale "and friends" publie un premier cd monographique attachant.
On connaissait Johan Farjot comme interprète, au piano, ou arrangeur, on le découvre à présent compositeur. Et c’est une belle découverte.
Farjot a choisi pour ce premier enregistrement le thème de l’enfance (childhood) :
, thème cher aux musiciens (Schumann, Tchaikovski, Kabalevski …) qu’il décline dans une série de charmantes miniatures. L’ambiance est intime, effectifs réduits et variés, du solo (piano – clarinette – violon) à diverses combinaisons chambristes. Si les pièces sont courtes elles sont denses et puissamment inspirées .
Les adeptes du minimaliste américain et du “new classical” , au sens le plus exigeant du terme, seront comblés. On aperçoit de façon notable les ombres de Reich, Moondog et leurs ostinatos hypnotiques, mais également l’influence des grands maîtres français dont se revendique Farjot. Son attachement aux musiques du passé ne fait aucun doute, en témoignent par exemple ce Pater Noster pour voix d’hommes aux allures d’organum médiéval :
ou une partita pour violon seul d’une modernité résolument rétro :
Pour autant cette musique, aux allures d’élégant haïku, n ‘est pas d’un passéisme statique et apporte réellement un souffle neuf au langage musical contemporain.
La qualité de l’équipe dont s’entoure Farjot, tous interprètes de haute tenue, concourt évidemment au charme et à la réussite de ce premier enregistrement, qu’on espère suivi de nombreux autres.
La controverse sans fin entre anciens et modernes vous interpelle ? Regardez en replay un épisode de la série “musique (a)tonale, stop ou encore ?” (prévoir une heure pleine, une dose d’honnête mauvaise foi et une paire d’oreilles propres) :
https://www.youtube.com/watch?v=LK2hGEz8Jgs
Voir dans le catalogue de la BML
Poster un commentaire