Blue Jean
Georgia Oakley
lu, vu, entendu par Maëlle - le 02/01/2024
Vivre heureuse ou se cacher
1988, Newcastle, Angleterre. Le gouvernement Thatcher est en train de voter une loi interdisant de « promouvoir l’homosexualité ». Jean est lesbienne et elle enseigne l’EPS dans un lycée. Elle a une petite amie, Viv, et un groupe de copines lesbiennes. Mais elle vit une double-vie, en s’efforçant chaque jour de dissimuler son homosexualité à sa famille et ses collègues.
Lorsque la loi est votée, et qu’une élève de son club de soft-ball subit le harcèlement homophobe de ses camarades, tout se tend. La peur se renferme peu à peu sur Jean. Son métier est en jeu. Elle veut se protéger. Quitte à ne pas venir en aide à son élève…
Qui est-on lorsque l’on ne peut pas être soi ? Que doit-on à ceux qui nous ressemblent ? Le film pose ces questions avec une grande subtilité. Rosy McEwen, qui joue Jean, est habitée par son personnage. On éprouve pour elle une empathie sans borne, malgré tous les défauts qu’elle nous laisse entrevoir.
Blue Jean est aussi une excellente représentation des cultures alternatives lesbiennes des années 80. On a donc là un film historique, engagé, à l’ambiance très prenante. A travers les scènes en boîte de nuit underground, le voyage dans les années 80 est immédiat, irrésistible… Pour mieux nous rappeler que 1988 et cette loi homophobe, c’est de l’histoire récente.
Blue Jean est un film touchant du début à la fin, et d’une esthétique maîtrisée et envoûtante. Il s’agit du premier long métrage de Georgia Oakley. En espérant que d’autres suivront !
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