Consentir à mourir
Alix de Bonnières
lu, vu, entendu par Ophélie Cap' culture santé - le 17/07/2015
Alix de Bonnières, médecin, nous livre ses réflexions sur la façon dont chacun construit sa propre représentation de la mort, et comment ces représentations peuvent devenir source de désaccords.
A l’heure où l’euthanasie fait l’objet de débats brûlants, cet ouvrage pose les questions les plus indispensables : Que faire lorsque la maladie évolue et que la médecine est impuissante ? La fin de vie vaut-elle d’être vécue ? Que dit-on lorsque que l’on souhaite « que tout s’arrête » ? Comment appréhende-t-on sa future disparition ?
La quotidienneté du service, les liens d’attachement entre personnel et malades, les sentiments ambivalents de colère et de résignation sont décrits avec pudeur et délicatesse. Quels que soient les aspirations, les angoisses et les projets du patient en fin de vie, les soignants sont toujours présents. Ils entendent les désirs, reçoivent les peurs et surtout, préservent la dignité.
Pour l’auteure de cet ouvrage, l’euthanasie se révèle être une solution inadéquate : même si elle comprend et accepte de recevoir ces demandes d’euthanasie, elle ne peut légalement y répondre et ne le souhaite pas. Selon elle, il faut accepter ce qui nous semble insurmontable : disparaître, sans pouvoir contrôler l’arrivée de la mort. Elle pense que le patient souhaite supprimer sa douleur, sa maladie, mais pas toujours son existence. Cette difficile acceptation de la mort, l’un des plus grands tabous des sociétés occidentales, permet également aux proches de ne pas prendre de décision quant à la fin de vie du malade. Une décision difficile, qui serait forcément douloureuse et culpabilisante.
Quelle que soit son opinion sur les soins palliatifs et l’euthanasie, ce témoignage sera pour tous bouleversant mais nécessaire.
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