13 Rivers
Richard Thompson
lu, vu, entendu par Damien B. - le 21/01/2019
A bientôt 70 ans, la référence incontournable du folk et du rock britanniques publie "13 Rivers", un nouvel album électrique et intranquille.
19è des 100 plus grands guitaristes de tous les temps (selon le magazine Rolling Stone), le britannique Richard Thompson affiche une carrière monumentale : fondateur du groupe Fairport Convention, auteur d’une vingtaine d’albums solo et d’une dizaine de collaborations (Linda Thompson, David Thomas, Henry Kaiser…), compositeur pour les petits et grands écrans (Grizzly Man), etc. A bientôt 70 ans, cet Officier de l’Ordre de l’Empire britannique demeure une référence incontournable du folk et du rock anglais.
Richard Thompson a monté un nouveau groupe au début des années 2010, qui l’accompagne sur scène et sur ce nouvel album “13 Rivers”. Après de beaux intermèdes acoustiques (“Acoustic classics” et “Still”, produit par Jeff Tweedy de Wilco), le britannique revient à l’électricité, aidé par sa robuste section rythmique (Michael Jerome à la batterie, Taras Prodaniuk à la basse, Bobby Eichorn à la seconde guitare). Enregistrés en mode analogique, en dix jours dans un studio de Los Angeles, ces 13 titres intranquilles naviguent entre rock, folk, et blues.
Le groupe s’applique à mettre en valeur la voix impérieuse de Thompson, dont les histoires et les intonations font parfois penser à un Nick Cave (l’introductif The storm won’t come, No Matter…) ou à un Tom Waits moins enroué (The Rattle Within). Ses obsessions restent marquées par la noirceur et la fureur de ce bas monde (Bones of Gilead, Dog in you), mais aussi ses tourments émotionnels (Her love was meant for me, Do all these tears belong to you ?). C’est surtout son travail guitaristique, aussi subtil que tranchant, qui fait des merveilles ici. Amateur de solo ou pas, on guette et goutte les siens avec délectation.
Ce nouvel album, qu’il a produit lui-même, affiche en outre une remarquable cohérence sonore et dramatique. Les titres incisifs du début laissent place à une série de ballades plus dépouillées, où pointent son identité folk, des traces d’espoir (My rock, my rope), voire d’humour (O Cinderella).
Sans nostalgie aucune, mais avec énergie et confiance, Richard Thompson opère un retour à la simplicité et à la puissance de la musique. L’anglais offre une collection de 13 chansons comme autant de rivières rapides, calmes, ou sinueuses. Une nouvelle preuve de son immense talent, bien au-dessus de la mêlée.
http://www.richardthompson-music.com/
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