Opéra
Toute l’opérette en 7 opérettes !
Publié le 08/12/2017 à 16:47
- 4 min -
Modifié le 13/12/2018
par
le fonctionnaire inconnu
Genre tombé en désuétude voire moqué, l'opérette renaît de ses cendres depuis 10 ans grâce au travail de Jérôme Deschamps (oui, le créateur des Deschiens !) à la direction de l'Opéra-Comique. Retour sur un genre fou qui a véritablement marqué les scènes parisiennes pendant 15 ans (1855-1870) et qui conserve de nombreux inconditionnels.
L’opérette est une sorte d’opéra où, contrairement à celui-ci, tout se termine bien ! Où l’on chante, danse et parle dans une ambiance festive. Il est plus rieur que l’opéra comique et moins moral que l’opéra bouffe qui existent à la même époque. “L’opérette, c’est plus de fantaisie, plus de négligence, plus de débraillé” comme le dit Reynaldo Hahn.
L’ours et le pacha / Hervé (1842)
S’il fut complètement éclipsé par Offenbach, c’est pourtant lui le véritable père de l’opérette : Louis-Auguste Florimond Roger, dit Hervé. Le “Compositeur toqué” invente le genre presque par hasard en 1842 alors qu’il est organiste à l’hôpital Bicêtre pour les “aliénés”. Dans L’ours et le pacha, qui n’a pas encore le nom d’opérette, il fait jouer les malades et compose pour eux des airs qui semblent les apaiser ! Passant à la scène, il écrira ensuite des dizaines d’opérettes comme Don Quichotte et Sancho Pança, ou Passiflor et Cactus. Il est l’auteur de L’œil crevé, Chilpéric ou Le petit Faust. Mais il a également ouvert son propre théâtre, les Folies concertantes, qui par son dynamisme rencontrera un énorme succès populaire à Paris. Et c’est lui qui, en y accueillant Jacques Offenbach en 1855, permettra à ce dernier de connaître son premier succès avec Oyayaye ou la reine des îles et de lancer sa carrière.
Orphée aux enfers / Jacques Offenbach (1858)
Destinée à opposer aux comédies musicales américaines la saveur de l’opérette parisienne, Ciboulette est la première partition légère qu’écrivit Reynaldo Hahn, musicien savant mais appréciant l’art populaire.
Inspiré par l’opérette d’Offenbach intitulée Mesdames de la Halle, Ciboulette a été créée en 1923 au théâtre des Variétés, comme un hommage au genre. C’est une œuvre unique, hommage aux œuvres lyriques des temps passés.
On y suit les tribulations de la jolie maraîchère Ciboulette, décidée à se forger un destin brillant sans sacrifier ses sentiments. Sa quête du bonheur l’amène à croiser toute une galerie de personnages typiques du Paris de la Belle Époque, des plus modestes aux plus distingués. Un spectacle que l’on a pu de nouveau admirer grâce à la mise en scène de Michel Fau à l’Opéra-Comique en 2014. Un spectacle hilarant qui parle à tous les publics.
Pour compléter cette sélection, voici trois opérettes inattendues du 20ème siècle :
Le Verfügbar aux Enfers / Germaine Tillion (1944)
Renate quitte le pays / Pina Bausch (1977)
Décalé ! Une vraie curiosité que ce Renate quitte le pays ! Cette création joue allègrement avec les codes du roman sentimental et ceux des romans-photos américains, mariant Hollywood au Tanztheater ! Présentée pour la première fois à Wuppertal en 1977, enregistrée en 1985, cette pièce de théâtre dansée révèle une autre facette de la fascinante chorégraphe allemande Pina Bausch.
À lire également sur l'Influx
Poster un commentaire
2 thoughts on “Toute l’opérette en 7 opérettes !”
Comments are closed.
Merci pour ce petit retour dans le passé. Il est vrai que les opérettes ont été un peu oubliées ces dernières années. C’est bien que des personnes aient cette initiative.
Et sait-on jamais, il s’agit peut-être d’un retour vers le futur !?…