Théâtre
Le Théâtre mexicain ne compte pas pour du beurre…
Publié le 13/03/2009 à 13:20 - 7 min - Modifié le 16/11/2017 par le département Arts Vivants à la médiathèque de Vaise
Le Mexique est à l’honneur, cette année, au Salon du livre de Paris ! A cette occasion, 37 auteurs mexicains sont invités.
Parmi eux, 3 écrivains, auteurs de pièces théâtre :
José Agustín (1944)
Il est écrivain, journaliste et réalisateur mexicain. Il est considéré comme l’un des écrivains phares de la « littérature de la Onda », qui a introduit le rock et la contre-culture dans la littérature mexicaine des années 1960. Il est notamment connu pour son roman Mexico midi moins cinq qui a profondément marqué la littérature et la société mexicaines des années 1960. Il est également l’auteur de nombreuses pièces, qui ne sont malheureusement pas encore traduites : Abolición de la propiedad (1969) ; Alguien nos quiere matar (1969) ; Los atardeceres privilegiados de la Prepa (1970) ; Círculo vicioso (1974).
Ximena Escalante (1964)
Elle est dramaturge et critique théâtrale. La modernité et l’originalité de ses pièces lui ont permis d’occuper une place importante dans la création dramatique mexicaine. Elle revisite des grands mythes, comme Phèdre, qui lui permettent d’aborder les thèmes de l’amour, de la passion et des conflits.
Pièces traduites : Moi aussi je veux un prophète (2006) ; Phèdre et autres Grecques : pièce en trois parties et une parenthèse (2004).
Tomás Segovia (1927)
Il est écrivain et poète mexicain. Il est l’auteur d’un grand nombre d’œuvres dont une pièce de théâtre, non traduite : Zamora bajo los astros (1959). Cependant, bien d’autres pièces de théâtre écrites par des auteurs mexicains sont à découvrir. Soulignons le remarquable travail de traduction et de diffusion de la toute jeune maison d’édition Le miroir qui fume, qui est entièrement consacrée au théâtre mexicain !
Perdre la tête / Jaime Chabaud
L’ex-lieutenant Fermin Rocha était loin d’imaginer que cette charmante rencontre nocturne avec Lady Davah allait être la dernière. Il allait la revoir, oui, mais de loin, derrière une vitre sale, nue comme dans ses rêves les plus brûlants, gisant non pas sur des draps de soie mais sur le marbre glacé du dépôt de la morgue. Apparemment, lady Savah avait oublié l’existence de règles non écrites mais en vigueur dans les bas-fonds. Et la transgression d’une seule de ces règles se paie souvent, bien entendu, de sa propre vie.
Bêtes, chiennes et autres créatures / Luis Enrique Gutierrez Ortiz Monasterio
Une femme, mère d’un jeune enfant, rend visite à 3 reprises à un homme, ancien soldat au chômage, qu’elle considère comme le père de son fils. La première fois, elle est dans la misère, leurs rapports sont brutaux, l’homme crie, est ordurier avec l’enfant. Elle est prête à toutes les humiliations pour fonder un foyer. À la deuxième visite, l’homme se terre chez lui, tandis que la situation de la femme semble s’améliorer. Elle a toujours envie de lui, sexuellement, mais aussi comme père de son fils. Lors de leur dernier échange, c’est lui qui projette une vie commune. Mais elle n’est plus disponible, elle a des affaires à régler. Le désir sexuel a changé de camp, en même temps que le rapport de force s’est inversé.
Un texte fascinant, où l’on s’immerge peu à peu, par le dialogue, dans ce que le tragique a de plus banal, ou dans ce que le quotidien a de plus tragique.
Les filles du Commodore 64 : Luis Enrique Gutierrez Ortiz Monasterio
Dans la vie de ces deux femmes sans nom, il y a la coke et le hash. Il y a aussi le sexe, les ex-conjoints et les enfants mis de côté, la quête constante et imparable de l’argent qui leur permettrait de vivre encore plus, encore mieux. Et il y a un bar, le Commodore 64, lieu de tous les plaisirs comme de tous les possibles…
Une histoire émouvante sans misérabilisme. La pièce est dialoguée en répliques courtes et rapides. Un texte très fort, qui a su trouver une vraie langue populaire, bouleversante et drôle, à la fois crue et imagée.
Des lettres au pied d’un arbre / Ángel Norzagaray
Beaucoup arrivent, portant tout leur espoir, jusqu’à Los Angeles, jusqu’à New-York. Là, ils se mettent à travailler, à rire, et aussi à pleurer de nostalgie. Ceux-là, ce sont les plus combatifs, ceux qui en avaient le plus envie. Ces courageux-là, ils ne faiblissent pas, ils poursuivent avec fougue. D’autres moins forts, restent face à la frontière, persuadés qu’ils sont passés. Ils sont tellement enthousiastes qu’ils ne voient même pas quand on repêche leurs propres corps… Quand on enterre leurs cadavres sans savoir qui ils sont, ni comment ils s’appellent ni d’où ils viennent …
Belize : tryptique / David Olguin
Raconte un voyage d’initiation et d’exploration du côté sombre de la vie. A la manière d’un tryptique, il se divise en trois stations qui se referment chacune sur elle-même. Une fois réunies, par un jeu d’échos et de résonances cycliques, elles forment une histoire totale : le règlement de compte d’un homme avec son passé familial et sa recherche personnelle pour trouver des raisons de vivre. A partir de références mythologiques au voyage ad inferos, ce texte nous emmène au point le plus bas du voyage intérieur. Là, le temps est illusion, mais en même temps tout a la texture et la brutalité du monde réel.
La représentation / David Olguin
Raconte la vie sentimentale tourmentée d’un écrivain qui décide d’engager une jeune personne pour jouer le rôle féminin d’une pièce en cours d’écriture, qu’il mettra lui-même en scène : un mélodrame inspiré où il prétend lui faire jouer le rôle de sa femme… Peu à peu celle-ci perd pied… Entre fiction et réalité, la vérité s’estompe… D’autant plus qu’une jeune servante qui fait office de troisième œil vient elle aussi embrouiller les pistes, par sa présence muette… (Source : passion théâtre)
Enfin, pour aller plus loin dans la découverte de ce théâtre, nous pouvons vous conseiller la revue Le théâtre mexicain contemporain publiée par le Centre de recherches ibériques et ibéro-américaines de l’université de Rouen (CRIAR).
Partager cet article