L’Influx évolue

À partir du printemps 2026, vous découvrirez une nouvelle formule : des sélections thématiques directement intégrées au site web de la BmL, actuellement en cours de refonte.

D’ici-là, afin de préparer cette transformation, L’Influx ne sera plus enrichi de nouveaux articles. Seuls la rubrique des Lu, vu, entendu et L’instrumentarium continueront à être mis à jour. Bien sûr, l’ensemble de nos publications passées reste accessible pour que vous puissiez les redécouvrir à tout moment

Merci pour votre fidélité et à très bientôt sur bm-lyon.fr !

Lointain désastre

- temps de lecture approximatif de 5 minutes 5 min - Modifié le 30/09/2022 par Admin linflux

Sans_titre.jpg
Sans_titre.jpg
300000 morts en moins de 3 ans, 2 millions de personnes déplacées et regroupées dans des camps, 1 millions d’autres sur les routes…. Ces chiffres évoquent de nombreux conflits largement couverts par les médias . Celui-ci ne fait pas couler beaucoup d’encre, ne fait pas la une du « 20h » et pourtant, c’est un des plus meurtriers, accompagné de son lot d’horreurs : famine, épuisement des populations, violation des droits de l’homme… Génocide, crimes de guerre et crimes contre l’humanité, massacre planifié, guerre ethnique ?? Le Darfour, c’est loin. Cette région ouest du Soudan, grande comme la France, est en proie à un conflit complexe, qui risque de déstabiliser toute une région d’Afrique déjà largement fragilisée.


Sans titre
Le Darfour : un génocide ambigu, Gérard PRUNIER, La Table Ronde
- Une synthèse sur le Darfour, avec une présentation de cette région, de ses hommes, de ses cultures, des rappels historiques avec les sources du conflit, le conflit depuis 2003.


9782841092949TN
Soudan : pour une paix véritable au Darfour, Bruno DREWSKI, Sliman DOGGUI, Yves VARGAS, Le Temps des cerises
- Somme d’informations permettant de comprendre la situation du Darfour. Remontant aux origines de la crise, les auteurs décrivent les différents États impliqués et montrent que la crise du Darfour dépasse les seules frontières du Soudan.

Dossier DARFOUR , Afrique contemporaine ; No 214, avril-mai-juin 2005, p. 123-226

Trajédies africaines, Revue Hérodote, 4ème trim. 2003

Situation géographique :

PNG - 17.4 ko
Carte du Soudan
©Commons Wikimedia/USAID

La province du Darfour au Soudan est divisée en trois Etats – Darfour Nord, Sud et Ouest. La moitié nord saharienne est parcourue par des nomades chameliers. Au centre et au sud, différentes tribus et populations paysannes cohabitent et se déchirent pour l’eau quand la sécheresse fait rage. Dans ce pays dont les ressources sont rares, l’eau et l’espace sont devenus des enjeux fondamentaux, plus particulièrement depuis la grande sécheresse et la famine des années 1980.

Des infrastructures insuffisantes, l’augmentation de la population (la province compte 6 millions d’habitants, deux fois plus qu’il y a 20 ans) n’ont fait qu’exacerber des tensions palpables depuis des décennies.

Historique du conflit :

Après une guerre meurtrière en 1985-1988, qui avait opposé les Fours aux tribus arabes du Soudan, et la prise de pouvoir par ces derniers, l’insécurité n’a pas cessé et les tensions entre tribus se sont poursuivies. Le 25 février 2003, un Front de libération du Darfour (FLD) déclenche l’insurrection. Il prend, en mars 2003, l’appellation d’Armée de libération du Soudan (ALS). Il est rapidement rejoint par le Mouvement pour la Justice et l’Egalité (MEJ).

Les combats et les massacres de civils reprennent en force, menés par les milices Janjawids soutenues officieusement par le gouvernement soudanais. Un cessez-le-feu humanitaire a été signé le 8 avril 2004 entre le gouvernement du Soudan et les deux groupes rebelles. Cet accord requérait « un accès humanitaire rapide et absolu aux populations nécessiteuses de Darfour », et devait être suivi par des négociations en vue

JPEG - 7.3 ko
Camp de réfugiés (Nyala, Sud Soudan)
©Commons Wikimedia/USAID

d’un « règlement définitif du conflit« . Cependant les combats perdurent et un règlement rapide du conflit semble difficilement envisageable.

Voir : Médecins du Monde

Voir : Monde diplomatique

Les conséquences régionales :

Aussi, les conflits internes au Soudan sont venus se mélanger aux problèmes du Tchad dont le gouvernement mène sa propre guerre contre des rebelles installés au Soudan. De plus, le manque de sécurité dans la région entraine une baisse de l’aide internationale.

Au niveau international :

Selon la résolution 1591 du Conseil de sécurité de l’Onu adoptée le 25 mars, à la demande des Etats-Unis, une force internationale doit prendre le relais de la force africaine (UA) qui tente de s’interposer en vain entre les rebelles et les forces gouvernementales soudanaises.

Le Sommet arabe de Khartoum, commencé le 28 mars 2006, en l’absence de neuf dirigeants dont les pilliers du monde arabe et écourté à un seul jour ne laisse rien espérer de très positif : contrairement à ce qui était attendu, le président soudanais a récusé l’envoi de troupes internationales au Darfour. Il a invité « les pays arabes et la communauté internationale à soutenir financièrement les forces de l’UA » déployées au Darfour. Selon le projet de communiqué final, le sommet doit annoncer un soutien mitigé au Soudan en affirmant que l’envoi de troupes internationales au Darfour doit obtenir l’aval de Khartoum.

Voir : Le Monde du 04/04/2006

Nature du conflit :

JPEG - 10.4 ko
Malnutrition, Nord du Darfour
©Commons Wikimedia/USAID

Le conflit dans le Darfour n’est pas un conflit racial entre milices « arabes » et tribus « africaines ». Mais un conflit entre des tribus arabisées, que le mode de vie a toujours tantôt rapprochées, tantôt opposées, et dont certaines sont aujourd’hui instrumentalisées par Khartoum.

D’après Marc Lavergne, chercheur au CNRS et spécialiste du Soudan

Partager cet article