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Du plaisir de la sieste au droit à la paresse…

- temps de lecture approximatif de 13 minutes 13 min - Modifié le 30/09/2022 par Admin linflux

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En été, que l’on soit en congé, en vacances forcées ou au travail, l’ambiance est différente. Il fait chaud (pas toujours !), les journées s’allongent, le temps s’étire, les rues des villes se vident, les lieux présentent un autre visage et si l’on prend soin de s’éloigner de la cohue des stations balnéaires, la période est propice à des revendications décalées. Laissons-nous porter…

[actu]Siesteurs, siesteuses,siestez :[actu]


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« Ce n’est pas un ordre, mais un conseil pour résister à la dictature du temps contraint, pour disposer enfin, selon ses désirs, de ce bien si précieux, le temps. »

L’Art de la sieste, Thierry PAQUOT, Zulma
-  » Laissez-vous aller, allongez-vous, ne résistez pas à l’appel de la sieste, à ce plongeon voluptueux dans le sommeil diurne ! Dormez, rêvez, rompez les amarres avec la rive du quotidien chronométré ! Décidez de votre temps, siestez !  » Ce n’est pas un ordre, mais un conseil pour résister à la dictature du temps contraint, pour disposer enfin, selon ses désirs, de ce bien si précieux : le temps.

Ce court essai de Thierry Paquot est un plaidoyer pour une maîtrise de l’emploi du temps de chacun par chacun, pour la reconnaissance d’un temps pour rien, mais un rien d’une valeur inestimable : la sieste.

Petit manuel de siestologie, Frédéric PLOTON, Tana éditions
- Un éloge de la sieste et des conseils pour la pratiquer et profiter de ses bienfaits.

Eloge de la sieste, Bruno COMBY, J’ai Lu
- Une apologie de la sieste dont les bienfaits sont innombrables et scientifiquement démontrés.

IBC : Institut Bruno Comby
- Un site à ne manquer sous aucun prétexte. Vous saurez tout sur la sieste, vous pourrez signer une cyber-pétition en faveur de la sieste…


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[actu]De la sieste à la paresse, il n’y qu’un pas… :[actu]

…que nous invitent à franchir allègrement les éditions Autrement :

Petits plaisirs de la paresse, autrement
- Faire la grasse matinée, bayer aux corneilles, contempler le monde qui s’agite depuis une terrasse de café ou s’éclipser quelques minutes l’espace d’un somme, d’une rêverie, d’un trajet, d’un sourire, chacun grignote le temps à sa manière, à son rythme, selon son inspiration et son humeur.

La paresse a ses musiques et ses tempos : 4 + 6 façons de la faire chanter…

[actu] Le droit à la paresse ! [actu]

O paresse, mère des arts et des nobles vertus, sois le baume des angoisses humaines !
Ainsi se terminait « le droit à la paresse » écrit par Paul Lafargue en 1880.

On peut retrouver ce texte intégral , accompagné de « Les voies de la paresse » de Philippe Godard, « Voyage au pays de la paresse » de Pauline Wagner, « Éloge de la paresse affinée » de Raoul Vaneigem dans un livre récent :

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L’Or des fous

La volonté de paresse, L’or des fous
-  » La paresse est jouissance de soi ou n’est pas. N’espérez pas quelle vous soit accordée par vos maîtres ou par leurs dieux. On y vient comme l’enfant par une naturelle inclination à chercher le plaisir et à tourner ce qui le contrarie. C’est une simplicité que l’âge adulte excelle à compliquer.  » (Raoul Vaneigem) Pour que la vraie révolte soit une fête, celle de la vie et non de la mort, celle de la création et non de la destruction aveugle, L’or des fous et ses ami(e)s appellent à descendre dans la rue non pour mendier un emploi d’esclave sur le marché du travail mais pour exiger le droit de vivre, de réaliser ses désirs sans les sacrifier à l’argent et de révoquer la dictature du consommable en sorte que chacun fasse son bonheur en faisant solidairement le bonheur de tous.L’or des fous éditeur

Dans le même ordre d’idée, un petit opuscule de 38 pages écrit en 1932
Eloge de l’oisiveté, Bertand RUSSEL, Allia
- Dans la tradition de Swift et Stevenson, Bertrand Russell manie le paradoxe pour s’attaquer aux fondements de la civilisation moderne dans ce bref texte de 1919. Sa réflexion à la fois philosophique et politique s’exprime avec humour, légèreté et ironie.

La paresse impossible…

Ce qui était subversif autrefois, l’est-il encore aujourd’hui ?

« La paresse, la lenteur, les loisirs …sont plus que jamais à la mode. En ce début de XXI° siècle, nous n’en finissons plus de louer le temps libre, d’aspirer à un temps pour soi enfin « libéré » du travail par les prouesses de la technique. Pendant que la fabrication des biens de consommation se délocalise à grands pas bien au-delà de l’horizon, dans des « pays-ateliers »voués aux labeurs ingrats, nous redoublons d’imagination pour combler ce temps laissé vacant après des siècles de cultes rendus à la sueur et à l’effort.

[…]

La paresse c’est tout à la fois, une honte pour les uns, un style de vie pour les autres , une pathologie ou un eldorado. Nul n’y échappe, mais pour des raisons contradictoires. Il n’est donc pas surprenant qu’elle devienne un thème de réflexion dans une société paradoxalement caractérisée à la fois par les loisirs et l’obsession de l’emploi. »

Camille Saint-Jacques nous invite ainsi à plus de prudence.
Notre paresse. Vice et vertu, Camille SAINT-JACQUES, autrement
- Au XXIe siècle, chacun loue le temps libre, aspire à un temps pour soi, enfin libéré du travail par les prouesses de la technique. La paresse est devenue sympathique, publicitaire et militante. Pourtant, notre époque s’interdit de la penser sérieusement, occultant des siècles de réflexion à son sujet.

En fait, nous alternons entre une réprobation pure et simple, reprenant de manière atténuée le discours biblique, et un enthousiasme naïf et bon enfant qui confond repos et paresse. Or, il ne faut abandonner la paresse ni aux moralisateurs ni aux publicités pour voyagistes. Sa force tient dans ce qu’elle est notre part d’ombre, à la fois intime et universelle, dans ce qu’elle nous rappelle la vanité de notre agitation, et invite au recul et à la pondération.

Nostalgie d’un paradis perdu mythique qui offrait à l’homme une jouissance sans effort, il nous faut cultiver notre paresse, sans prétendre l’anéantir ou l’idéaliser.

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autrement

La paresse , un paradis perdu…

La paresse n’est-elle pas l’expression de notre nostalgie pour l’éden primitif de l’humanité, celui des chasseurs-cueilleurs ?

En effet, on a longtemps cru que l’économie archaïque était synonyme d’économie de subsistance et de pauvreté. En publiant en 1972, « Stone Age Economics » , l’anthropologue américain Marshall Salins tirait les conclusions théoriques de l’évolution de notre regard sur les premiers âges de l’économie humaine.

Age de pierre, âge d’abondance. L’économie des sociétés primitives, Marshall SAHLINS, Gallimard
- Pour l’auteur, la société primitive est le seul exemple d’abondance et d’égalité qu’ait connu l’humanité. Passant des chasseurs australiens et Bochimans aux sociétés néolithiques d’agriculteurs primitifs telles qu’on peut encore les observer en Afrique ou en Mélanésie, au Viêt-Nam ou en Amérique du Sud, relisant sans parti pris les textes connus et y ajoutant des données chiffrées, Marshall Sablins affirme, avec autant d’esprit que d’érudition : non seulement l’économie primitive n’est pas une économie de misère, mais elle est la première et jusqu’à présent la seule société d’abondance. Comme le dit Pierre Clastres dans sa présentation :  » Si l’homme primitif ne rentabilise pas son activité, c’est non pas par ce qu’il ne sait pas le faire, mais parce qu’il n’en a pas envie.

La paresse, la lenteur, une philosophie …
…d’ici…
Du bon usage de la lenteur, Pierre SANSOT, Rivages
- La tranquillité dont il est question ici est une manière d’approcher le monde : flâner, écouter, attendre, écrire… Une approche qui passe par une réflexion sur la ville, sur la culture, sur la vie immédiate.

…et d’ailleurs :

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Dervy

Sagesse libertaire taoïste. Introduction à la sainte paresse, Erik SABLE, Dervy
- Le taoïsme n’est pas simplement une philosophie ou une  » mystique  » chinoise un peu particulière, mais il présente aussi une vision profondément libertaire de la société. Pour Lao Tseu ou Tchouang Tseu, toutes les valeurs qui fondent notre monde contemporain sont dénuées de sens. La croyance selon laquelle l’homme peut modifier les événements conduit aux pires catastrophes, la morale avec ses notions de bien et de mal n’est qu’hypocrisie, l’ambition sociale est considérée comme un véritable poison, et la rivalité entre les êtres le pire des maux. Ce petit livre montre que cet idéal de vie taoïste est simplement l’état  » normal  » qui devrait être celui de toute communauté humaine.

En accompagnement de ces petites lectures philosophiques, sociologiques et anthropologiques, n’hésitez pas à découvrir ou redécouvrir quelques romans

Un complot de saltimbanques , Albert COSSERY, J. Losfeld
- Teymour décide de revenir dans sa ville natale, en Extrême-Orient, après avoir fait ses études à l’étranger. Il rejoint un groupe d’amis qui s’adonnent, avec une rare santé, à la pratique de l’oisiveté.

Eloge du repos , Paul MORAND, Arléa
- C’est après l’apparition des « congés payés » que Paul Morand publia cette charge contre les loisirs et les fuites devant soi. Il y prône une liberté vagabonde, gouvernée par la curiosité et la fantaisie.

Oblomov , Ivan Alexandrovitch GONTCHAROV, LGF
- Un des plus grands romans russes, publié en 1859. Prince de la paresse, Oblomov est rapidement devenu en Russie un mythe littéraire, sinon un véritable symbole, celui d’une société patriarcale et impuissante

Enveloppé dans sa vieille robe de chambre, Oblomov ne quitte plus, sauf en rêve, son domicile poussiéreux. Il passe, paisible et rêveur, du lit au fauteuil pour retourner insensiblement au premier quand il se sent épuisé. L’agitation le fatigue. Il vit chez lui en paix, au rythme des jours qui fuient, marqués par son inactivité la plus totale qui le fait toujours tout ajourner.

Paroles de paresse , Michel PIQUEMAL,Rémi COURGEON, Albin Michel
- La morale de la paresse est à redécouvrir, celle de « l’oisiveté du sage » qui n’est pas fainéantise mais un temps de sérénité.

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Albin Michel

Un petit essai au titre inoubliable

Laisser pisser le mérinos. La paresse de Marcel Duchamp, Bernard MARCADE, l’Echoppe
- Ce texte, qui étudie l’esthétique de Marcel Duchamp autour du thème de l’inactivité et de la paresse, reprend l’essentiel d’une conférence intitulée « Duchamp et la fatigue » donnée au Centre Georges Pompidou le 16 octobre 2004, dans le cadre du colloque « Dépression et subversion » organisé par Catherine Grenier

Des films

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Alexandre le bienheureux

Le grand classique :
Alexandre le Bienheureux, Yves ROBERT, Studio Canal Vidéo
- Qui n’a pas rêvé un jour de ne plus travailler ? De se la couler douce et de profiter de la vie ? Lorsque sa femme meurt, Alexandre décide de se consacrer à sa grande passion : la paresse. Son petit chien lui apporte les provisions que lui donne la jolie Agathe, qui finit par le séduire… sa liberté risque alors d’être compromise.

Mais aussi les films de Pierre Carles

Attention, danger travail, Pierre CARLES, C-P. Production
- Peut-on considérer la question du travail sous l’angle du refus sans provoquer d’emblée la réprobation générale ? Est-il possible d’aborder le thème du chômage sans le présenter sous le signe exclusif de la tragédie, mais en y décelant au contraire un des moyens d’achapper aux griffes de l’exploitation et de reconquérir son temps de vie ? Le film en propose l’expérience en présentant une série d’entretiens avec des chômeurs qui ne paraissent ni accablés ni désespérés. Une façon d’envisager autrement la recherche du bonheur, qui suscite l’incompréhension du patronat et de ses représentants mais interroge surtout l’un des principaux fondements de nos vies…

Et Volem rien foutre al païs qui n’est pas encore disponible à la bibliothèque

Et pour terminer en chansons

La Paresse. Les 7 Pêchés Capitaux
- La paresse, un des pêchés les moins reprochables, car c’est tellement bon. Retrouvez le célèbre « je ne veux pas travailler » façon Pink Martini, mais aussi Bénabar, Beck, Julien Clerc, Henri Salvador…

La méthode couette , Aldebert
- L’oiseau oisif que je suis à fait de son lit le nid

J’annonce aux féniants fidèle la bonne nouvelle

Elle est tombée d’une branche hier comme un fruit

Il est né le divain divan débranchez les réveils…

Moi qui croyait comme tout le monde que le travail c’est la santé

Je milite aujourd’hui au partit du moindre effort

Je crie « liberté farniente immobilité »,

J’ai remplacé le poil de ma main par un cycomore…..

Oisif , ANIS
- …Pour un fragment d’éternité,

un wackerbed pour se prélasser.

Tranquille comme le chat, qui a le temps pour s’étirer.

La bouffe assurer, la sieste pour digérer. Vive la paresse, le seule science de la sagesse, sa mère la dèche qui te fait contracter les fesses, 28 ans célibataire, pas propriétaire, j’ai pas le sens des affaires encore moins l’âme d’un ganster….

Le droit à la paresse, MOUSTAKI..

Maitenant à nos devoirs de vacances, étudions, pratiquons et n’hésitons pas à approfondir même à la rentrée !!!


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