Né d’aucune femme

Franck Bouysse

lu, vu, entendu par EM - le 21/10/2021

Quand la main qui vous a donné vie, vous sacrifie au plus cruel destin.

Rose, 14 ans vendue par son père à un maître des forges. Quelques décennies plus tard, les carnets de l’héroïne sont découverts par un jeune prêtre. Ils dévoileront un funeste destin victime à tour de rôle de la cupidité et de la cruauté des hommes.

Ainsi, les feuilles tombent à l’orée du bois, et la tranquillité initiale du récit s’apparente à une promenade champêtre que l’on amorce joyeusement le panier au pli du coude…
Soudain, le jour s’assombrit.
L’auteur vous lâche en pâture dans un récit haletant. Dans une épopée, il veille à faire frémir chaque feuille sur son départ, et éteindre chaque lueur d’espoir. Captif du récit à la première personne, vous voilà aux côté de l’héroïne, qui vous confie sa torpeur, son vécu et sa souffrance.

Par sa plume de conteur, Franck Bouysse se questionne sur l’innocence de l’enfance, la convoitise, l’hérédité, la famille et le sort fait aux femmes. Meurtries dans leurs chairs, la rage leurs octroie une force insoupçonnée, une résilience débordante et viscérale.

Convoquant les lectures enfantines de barbe bleue aux récits chevaleresques, il tisse une toile dense et machiavélique. Où le pire point à l’horizon, mais où le périple rend le voyage sacrificiel.

 

Professeur corrézien, Franck Bouysse se revendique autodidacte noircissant à l’ancienne des cahiers d’écolier au stylo plume. Amoureux de narration, il invoque une inspiration mythologique influencée par la littérature américaine dont celle de William Faulkner.

En 2017, son roman noir « Grossir le ciel« , se voit décerner le Prix SNCF du polar,  et fait l’objet actuellement d’une adaptation.
Découvrant sur ses terres natales une anecdote de terroir, il s’en empare avec brio pour rétrocéder un récit marquant.

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