Rien pour elle

Laura Mancini

lu, vu, entendu par Yôzô-san - le 28/04/2022

Un premier roman doux amer qui retrace l'histoire de Tullia née à la fin des années 30 jusqu'aux années 90. Une femme née dans les quartiers pauvres de Rome qui entretient une relation compliquée avec sa mère, une femme forte qui est témoin des métamorphoses de l'Italie au lendemain des années fascistes.

Premier roman qui a conquis la presse italienne par sa qualité d’écriture (La Repubblica, Rai, Il Corriere della Sera, Casa Lettori…).

Dans ce roman d’apprentissage on suit Tullia de son enfance jusqu’à l’âge adulte, et à travers elle, c’est aussi la vie des classes populaires au sortir de la guerre que l’on va suivre… Tullia va se construire contre une mère mal-aimante et une société au bord du précipice, meurtrie par la guerre et en proie à la tentation du fascisme. Dotée d’un très fort caractère, elle va devenir une force, une résistance face aux événements.

Plus que l’histoire d’une femme, à travers ce roman, c’est l’histoire de Rome que Laura Mancini revisite. La ville, avec ce texte qui saute d’époque en époque, est le personnage principal du roman. On la voit évoluer au gré des politiques, être partiellement détruite sous les bombes, se rebâtir. On est loin de la Rome des films de Fellini ou des cartes postales. Ici on est dans une Rome frappée par la disgrâce, une véritable jungle dans laquelle les rapports humains semblent se réduire à des affrontements.

Rien pour elle est un très beau roman, plein de combattivité et d’espoir, sur l’histoire de l’Italie et de ses masses besogneuses.

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