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Bernd Alois Zimmermann

lu, vu, entendu par GLITCH - le 26/04/2023

Avec ce coffret bien garni, le chef d'orchestre Heinz Holliger nous découvre les surprenantes facettes du tragique Bernd Alois Zimmermann (1918-1970).

Zimmermann a composé avec Die Soldaten, ou son Requiem quelques-unes des pages les plus âpres et désespérées du siècle dernier. Sa fin brutale a achevé de couronner la sombre légende.

Or, ce que révèle cette moisson d’inédits, c’est une personnalité musicale fantasque et voyageuse, maniant le grand orchestre comme une boîte à musique habile et colorée. Ces dizaines de pièces, -la plupart composés pour la radio- ont beau être des travaux alimentaires, elles débordent d’invention et livrent les penchants d’auditeur du musicien.

Arrangements et musiques d’illustration voisinent avec des compositions originales. La musique sud-américaine s’en taille une belle part, avec ces danses qui évoquent Villa-Lobos et Stravinsky. La musique française, de Ravel à Milhaud est l’autre jardin secret de Zimmermann. Japan, ou Petits riens sont plus que des hommages amoureux, ce sont de petits chefs-d’oeuvre “à la manière de”.

D’autres compositions originales ou versions inédites portent la marque sévère de Zimmermann. Elles achèvent de faire de cet assortiment le beau portrait “ombre et lumières” –entre polka et apocalypse, titre le livret- d’un musicien, décidément attachant. Orchestre rutilant et prise de son opulente, une livrée flatteuse pour un hommage impeccable.