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Ligne O

Lehna

Un voyage musical jusqu’à Valparaiso

Dès la pochette, on est happé par le regard doux un brin rêveur de Lehna la voyageuse, de sa Bretagne natale à Valparaiso au Chili, elle a nourri son chant. Basée à Paris, elle sort ce premier album en mars dernier. La ligne O était une ligne de bus qui jusqu’à peu traversait la ville portuaire de Valparaiso au Chili, longeant la côte et ne perdant jamais de vue l’océan pacifique. Cette ligne, Lehna l’empruntait tous les jours.

Sur la pochette, il y deux Lehna. Et cette mise en miroir donne quelque chose des poupées russes, (à moins que ce soient les couleurs tristement évocatrices du conflit en Ukraine qui fausse ma perception). Quelque chose de militant, d’engagé pour des causes humaines. Contemporaine, Lehna l’est assurément. Elle semble traverser les univers musicaux et nous livrer ce qu’elle en a retiré de transmissible, comme un témoin raconte. Et Lehna raconte en chantant, comme d’autres travaillent en chantant, c’est naturel, immédiat, simple, émouvant. C’est à la fois quotidien et intemporel. Et par son chant, elle nous embarque avec elle, à l’évocation du voyage répondent nos propres souvenirs et le partage, bien que différé quand on écoute l’album, se fait, généreusement, amicalement, fraternellement. Lehna, c’est la cousine, la copine, la nana que tout le monde aime bien, puis beaucoup. Il y a quelque chose de résolument positif et optimiste dans ses mots et son chant.

Le livret débute par cette citation de La découverte du Ciel d’Harry Mullisch : « L’image de l’espoir, c’est quelqu’un qui passe avec un instrument de musique dans son étui. Il ne contribue pas à l’oppression, ni à la libération, mais à la vie qui continue, sous-jacente.»

Voir clip : Cosecha

Voir clip : Si va le monde

La voix de Lehna est emprunte d’influences, de nuances, de style. Elle chante en anglais et il y a Joan Baez qui résonne, elle chante en espagnol et on entend les voix dissidentes latino-américaines des années 1970. Elle chante en français, et moi, j’entends quelque chose de Colette Magny, cette façon de descendre dans les graves, cette douceur dans la voix qui en devient profonde.

On a hâte de la découvrir sur scène, quelque part dans la métropole lyonnaise, carrefour historique des voyageurs et troubadours. A bon entendeur !

Voir dans le catalogue de la BML

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