
Les premières fois
Santiago Amigorena
lu, vu, entendu par mreynaud - le 08/10/2016
Les années 70 traversées par l'adolescence.
Les livres précédents de Santiago Amigorena nous ont fait découvrir une écriture qui charrie les souvenirs, les transfigure, parle du torrentiel désir amoureux, de sa désespérante décrue. Il y est également question du rôle de l’écriture, de lieux enchanteurs tels que Venise ou Patmos.
Dans Les premières fois on retrouve ces éléments vus à travers le prisme de l’adolescence et d’une époque, celle des années 70, que l’auteur sacralise car il considère qu’elle s’est distinguée de la nôtre, laquelle est désenchantée parce que sous l’éteignoir du néo-libéralisme. Son évocation restitue parfaitement la puissance de vie et la confusion qui sont celles de l’adolescence. On suit le narrateur dans ses tentatives amoureuses et ses atermoiements. On le suit aussi dans son apprentissage culturel, surtout littéraire et pictural ainsi que dans son apprivoisement de la société française car il est parti d’Argentine pour des raisons politiques. Les changements typographiques qu’on rencontre au fil des pages sont soit la restitution des écrits de l’adolescent, soit des emprunts littéraires, le plus souvent tirés de La recherche du temps perdu.
La précision des souvenirs, les variations du désir font qu’on se plaît à suivre, dans ce récit délibérément autobiographique mais transcendé par le regard de l’écrivain, ces moments, minuscules ou décisifs qui font de la vie une succession de premières fois.
Voir dans le catalogue de la BML
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