L’effacement
Karim Moussaoui
lu, vu, entendu par Pam - le 16/10/2025
Ne plus s’appartenir jusqu’à disparaître
Reda, fils de bonne famille algéroise, semble traîner une absence de joie et de lumière constante qui le courbe, fait baisser son regard, le replie sur lui-même. Il est là, mais non présent aux autres et à lui-même.
Totalement dominé par un père autoritaire qui décide de sa vie (il l’informe très rapidement au début du film qu’il a une place de cadre dans une entreprise d’hydrocarbures, cela ne se refuse pas, c’est ainsi, point), il erre comme une enveloppe vide dans une existence sans saveur qui devient de plus en plus insupportable.
Si son frère aîné, plus indocile et affirmé, se rebelle et part pour Paris après un affrontement avec ce père castrateur, Reda reste captif.
Le tyran paternel meurt. Le craquellement déjà à l’oeuvre qui s’était manifesté par l’effacement du reflet de son propre visage dans les miroirs uniquement aux yeux du jeune homme s’accroît alors dangereusement.
Incapable d’exister par lui-même et de faire face à la vie, le héros ne peut sortir de son inertie que pour plonger dans un gouffre insondable de violence.
Un film troublant qui entre dans l’opacité d’un cri muet, d’un silence assourdissant.
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