L’art comme expérience

John Dewey

lu, vu, entendu par AGdG - le 02/03/2021

La place sensorielle et essentielle de l'art dans la société selon John Dewey ------------------------------------------- "Il faudra toujours à l'homme une sensorialité excentrique qui sera réglée par une concordance, autrement il ne représentera rien d'autre qu'une machine" , Au-delà de l'Homo Sapiens, Sensorialité excentrique (1970) par Raoul Hausman, Allia.

Essentiel : “de l’essence; qui est essence”
L’art ne serait pas essentiel ?
Il serait cette chose flottante, avec “bonus” écrit dedans, dans une nuage d’encens parfois trônant, qui évoluerait autour de nous, hors de nos estomacs mécaniques d’Homo Sapiens ?

La vision de l’art de John Dewey (1859-1952) vient replacer l’art comme essence :

L’art est à la vie ce que les sommets des montagnes sont à la terre.

L’art et les sommets sont cimes et pics intenses.

Les sommets sont dans la terre. L’art est dans la vie, dans la société.

Il y a une continuité entre la vie quotidienne et l’art. Il n’est ni un domaine élitiste ni “un salon de beauté de la civilisation”.

L’art est fondamentalement nécessaire. Il n’est pas cloisonné aux autres activités humaines.

L’art n’est pas qu’objet. La création n’est pas seulement réception, elle est aussi expérience, l’expérience esthétique du spectateur, celle d’“énergies corporelles”.

Cette pensée esthétique se déploie dans l’un des essais ontologiques sur l’art les plus importants de l’histoire de l’art, “L’art comme expérience”. Initialement paru en 1934, le texte ne fut traduit qu’en 2005 en français. Il s’inscrit dans le courant de pensée pragmatique américaine dont Dewey fut l’un des initiateurs. Extrêmement influent sur des artistes comme Giuseppe Penone ou Jackson Pollock et surtout Allan Kaprow, cet essai est éclairé par un autre regretté penseur, Jean Pierre Cometti dans “Après “L’art comme expérience” : esthétique et politique aujourd’hui à la lumière de John Dewey“.

Une autre sensorialité excentrique essentielle : “Art is a guaranty of sanity” de Louise Bourgeois