La chose
John W. Campbell
lu, vu, entendu par Yôzô-san - le 07/01/2022
" À la surface, c’était la mort blanche promise par le froid aux doigts cruels dont la caresse aspirait la vie de toute créature à sang chaud. Promise par le froid — et par la brume du blizzard incessant dont les fines particules de neige collante recouvraient tout d’un blanc linceul. "
Voilà enfin la nouvelle traduction de Who goes there ? écrit par Campbell en 1938 et précédemment publié en France chez Denoël dans la collection Présence du futur sous le titre La bête d’un autre monde.
Grâce à l’adaptation cinématographique de Carpenter la Chose est devenu un véritable classique de la science-fiction horrifique. On y raconte l’histoire d’une expédition scientifique au beau milieu de l’Antarctique qui découvre le corps d’une créature inconnue pris dans la glace et décide de le ramener dans son laboratoire pour l’étudier. Cependant, au fur et à mesure que la glace fond, le xénomorphe sort de son hibernation. Et oui, la bestiole n’est pas morte ! et elle va s’attaquer aux scientifiques un à un de façon bien sournoise, puisqu’elle à la capacité d’imiter à la perfection ceux qu’elle côtoie ̶ plongeant la petite équipe dans une atmosphère de paranoïa sans précédent. Bref, il va s’agir pour eux de mettre rapidement au point une méthode permettant d’identifier formellement la créature avant que tous n’y passent.
Si les différents cinéastes qui ont adapté ce texte se sont essentiellement concentrés sur la paranoïa et l’horreur corporelle, on découvre dans cette novella une dimension plus profonde. Campbell s’y interroge ainsi sur la démarche scientifique qui sous-tend toute recherche et sur la nécessité d’ériger des garde-fous si l’on veut éviter un jour l’éradication de l’espèce humaine par excès de curiosité ou par appât du gain, mais aussi sur la violence dont l’homme peut être capable et sur sa capacité à toujours se relever.
En bref, il s’agit là d’un grand classique qu’on est très heureux de redécouvrir ici. Un seul regret peut-être, c’est que l’on n’ait pas gardé le titre original pourtant porteur de toute la paranoïa du texte, au profit du titre du film de Carpenter, plus vendeur car déjà culte (mais c’est vraiment pour pinailler…).
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