Je vous écris dans le noir

Le procès de Pauline Dubuisson avait défrayé la chronique dans les années 50. Accusée du meurtre de son ex-fiancé Félix, elle avait été condamnée à perpétuité.
Jean-Luc Seigle se glisse magistralement dans la peau de Pauline, pour nous livrer un récit à la première personne. Nous sommes en 1963. Pauline, libérée pour bonne conduite, s’est exilée au Maroc depuis 2 ans, poussée entre autres par le film de Clouzot, La Vérité, qu’elle avait ressenti comme une nouvelle condamnation sur écran. Elle rencontre Jean, avec qui elle envisage enfin une nouvelle vie. Elle se retrouve alors pour la seconde fois à devoir dire la vérité sur son passé à l’homme qu’elle doit épouser. Après avoir avoué à Félix qu’elle avait été tondue à la Libération, elle doit dire à Jean qu’elle a été condamnée pour le meurtre de Félix…

L’écriture sans fioriture est au service de l’émotion et parvient à dire le pire avec dignité. La violence des faits est glaçante, voire insoutenable, mais l’auteur sait remarquablement adoucir le récit grâce à l’empathie dont il fait preuve pour son héroïne.