En finir avec la culture du viol
Noémie Renard, préface de Michelle Perrot
lu, vu, entendu par Claire - le 25/04/2018
Un livre engagé et engageant
« En France, chaque année, entre 60 000 et 100 000 femmes sont victimes de viol ou de tentative de viol. Environ 16 % des Françaises ont subi une telle agression au cours de leur vie. Et les viols ne représentent que la partie émergée d’un iceberg : celui des violences sexuelles. »
Lorsque j’ai eu ce livre entre les mains, il a d’emblée attisé ma curiosité. Depuis quelques mois, les langues se délient, les femmes parlent des violences qu’elles subissent au quotidien. On l’a vu notamment lors du phénomène des hashtags #metoo et #balancetonporc il y a quelques mois. Le temps est à la prise de conscience.
Michelle Perrot écrit dans sa préface : « Il faut défricher cette étrange inversion qui fait des victimes les quasi-coupables, acculées à se défendre, à dissimuler, à se taire et soupçonnées, quand elles osent parler, de vouloir attenter à la stature et à l’honneur de l’homme ».
L’auteure souligne l’évolution des mentalités sur le sujet depuis plusieurs années. Elle lutte aussi contre les préjugés. Par exemple, elle démonte l’idée que le viol serait majoritairement commis dans l’espace public, par des inconnus et avec violence. Or la plupart des viols sont commis dans l’espace privé par un proche de la victime.
Noémie Renard évoque aussi les traumatismes liés à ces violences, la peur d’en parler, les séquelles psychologiques. Car le pire dans cette affaire, c’est que la plupart de ces agressions restent impunies. Ces violences sont minimisées par la justice et par la société. Combien d’hommes célèbres sont passés entre les mailles du système judiciaire ? Le viol a longtemps été banalisé, et pour que cela change, il faut donc en finir avec la culture du viol.
Ce livre est essentiel dans la prise de conscience des violences faites aux femmes. Parfois, on peut ne pas être d’accord avec les propos de l’auteure, mais toujours elle nous fait avancer sur le chemin de la réflexion. Que veut-on pour la suite ? Comment peut-on changer les choses ?
Voir dans le catalogue de la BML
Poster un commentaire