Cyberharcèlement
Bien plus qu'un mal virtuel
Anaïs Condomines, Emmanuelle Friedmann
lu, vu, entendu par Flora - le 20/02/2021
Les réseaux sociaux font désormais partis de notre quotidien, pour autant ils ont également entraînés la naissance de nouveaux types de violences. Cyberharcèlement vient alors détailler ces violences ainsi que leurs mécaniques.
“Cyberharcèlement, bien plus qu’un mal virtuel” s’empare d’un sujet encore trop peu étudié alors même qu’il s’agit d’un fléau concret de l’époque moderne. Les réseaux sociaux représentent de nouvelles formes de communications. Des formes de communications qui permettent des échanges quasi-constants et des réponses instantanées. Des formes de communications qui donnent naissance à de nouvelles formes de violence.
Légalement, la notion de cyberharcèlement reste relativement récente. Pour autant de nombreuses affaires ont éclaté au fil des années montrant les effets réels de cette menace virtuelle. On peut, par exemple, citer l’affaire de la ligue du LOL ou celle de Nadia Laam. Des affaires qui ont aidé à façonner la notion de cyberharcèlement que les autrices viennent exposer au sein du livre.
Divisé en trois partie, il permet de s’intéresser tout d’abord aux victimes de cyberharcèlement. Le harcèlement scolaire, tout d’abord, qui passe de moqueries dans la cour de récré à des messages d’insultes sur les réseaux une fois l’école terminée. La temporalité se trouve chamboulé puisqu’il est désormais impossible d’échapper aux harceleurs. Textos, tweets, messages facebook peuvent être envoyés en continu.
Le livre présente ensuite la façon dont les femmes et les minorités se sont retrouvés les cibles majoritaires de ces nouvelles violences. Il ne fait pas bon d’être une femme sur internet comme le souligne la règle 30 du web. Il suffit d’y exprimer son opinion -ou pire- d’être féministe pour être prise pour cible. Peuvent en témoigner Marion Séclin ou Marie Laguerre. Menaces de mort, appel au viol, insultes … un harcèlement mortifère qui peut parfois durer des mois entiers. De la même façon, le cyberharcèlement vise plus facilement des personnes racisées ou appartenant à la communauté LGBTQ+, amenant injures et montages haineux.
Pas toujours pris au sérieux, le cyberharcèlement a un impact réel sur la psyché pouvant amener des troubles de l’anxiété, une dépression ou des troubles de stress post-traumatiques. C’est ce à quoi Anaïs Condominet et Emmanuelle Friedmann consacrent la seconde partie du livre. Y sont décrits les terribles conséquences du cyberharcèlement sur les victimes et leurs difficultés pour faire reconnaître leurs souffrances.
Plus compliqué encore, parvenir devant un tribunal et réussir à faire condamner les coupables. Bien que la loi change et se durcisse, il reste encore complexe de faire comparaitre les agresseurs et d’obtenir justice. Un chemin de croix que décrivent les autrices avec beaucoup de justesse.
“Cyberharcèlement, bien plus qu’un mal virtuel” permet de mieux comprendre les mécanismes du cyberharcèlement, mais surtout d’établir un constat.
La lutte contre le cyberharcèlement demande, pour être efficace, de creuser beaucoup plus loin et de remonter aux racines de la haine ».
Une responsabilité qui nous incombe à tous et à toutes.
Voir dans le catalogue de la BML
Poster un commentaire