Complete works for two pianos

Carl reinecke

lu, vu, entendu par Civodul - le 16/05/2023

Bien que le nom de Reinecke soit à présent quasiment oublié, ce compositeur et chef d'orchestre allemand ancré dans le romantisme (1824-1910) fut tenu en haute estime par ses contemporains. Bruch, Busoni, Grieg , entre autres, furent ses élèves. Liszt le soutint et le recommanda à Berlioz. Une grande partie de sa production fut consacrée au piano.

Instrument dont il employa les ressources expressives de multiples façons : deux et quatre mains, duos de pianos. C’est cette dernière formule qui est mise à l’honneur dans l’enregistrement du brillant duo Genova et Dimitrov.

Les sources d’inspiration de Reinecke sont assez évidentes et ses pièces sont autant d’hommages à ses maîtres. Leipzig où Reinecke s’établit est alors un bastion du romantisme, dominé par Mendelssohn et Schumann, mais est également un haut lieu de la redécouverte de la musique ancienne. C’est dans ces deux veines que Reinecke puise ses matériaux. Le présent enregistrement fait apparaître des thèmes de Bach, Gluck, Schumann, dont Reinekce s’empare pour en tirer de nouvelles oeuvres à part entière.

Nous avons choisi deux extraits qui reflètent bien l’amour de Reinecke pour la musique ancienne, magnifiée par les ressources pianistiques du 19ème siècle.

Cette première oeuvre est assez intrigante. Séduisante autant qu’inattendue, elle débute par de belles variations hiératiques sur le thème austère d’un choral de Luther pour se diriger dans un deuxième temps vers les accents jubilatoires de l’Alleluia du Messie d’Haendel, qui sonnera familièrement à toutes les oreilles.

Voici à présent une improvisation sur la charmante gavotte d’Iphigénie de Gluck, morceau en vogue à l’époque, d’autant plus que Brahms en avait déjà livré une version pour piano à deux mains. Reinecke utilise le motif de Gluck comme point de départ d’une pièce de fantaisie, consistant en une brève introduction, l’exposition du thème, dix variations diablement inventives et les gerbes flamboyantes d’un “bouquet final” assez impressionnant.