Le Garçon et le monde
Alê Abreu
lu, vu, entendu par Marie P. - le 06/05/2015
Dans ce long métrage d’animation brésilien, Alê Abreu retrace l’épopée fantastique d’un petit garçon dans le monde moderne. Cette fresque flamboyante alterne des visions oniriques idylliques et d’effrayants cauchemars réalistes.
Un enfant décide de suivre son père partant travailler et quitte son village. C’est à travers son regard que l’on découvre un monde fantastique et mécanique. En suivant le cheminement du coton, il fait face aux violences contemporaines que sont la pollution, les inégalités sociales ou l’aliénation de l’homme par le travail.
Chaque dessin est un émerveillement. Avec des pastels à l’huile, des crayons de couleurs, des feutres ou des stylos à bille, de la peinture et des collages, Alê Abreu a créé une harmonie étonnante. Visuelle d’abord, elle est soutenue par des musiques folkloriques brésiliennes enthousiasmantes. Des esquisses au trait épuré succèdent à des pages blanches pour finir en tableaux bariolés de motifs kaléidoscopiques. Quasiment sans dialogues, ce conte confine à l’hypnose.
Crystal du long métrage et Prix du Jury au Festival d’Annecy en 2014, Le Garçon et le Monde rend toutes ses lettres de noblesse à l’expression « dessin animé ». Ce chef d’œuvre confirme aussi l’émergence d’un cinéma d’animation sud-américain créatif.
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