L’œuvre visionnaire de Karel Čapek

- Benoît S.

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Karel Capek

Prémonitoire, l’œuvre de Karel Čapek (1890-1938) l’est sans aucun doute. Cet auteur phare de la littérature tchécoslovaque de l’entre-deux-guerres, pourtant resté largement méconnu en France, semble avoir prédit, avant tout le monde, les périls qui menaçaient l’Homme contemporain. Il n’a eu de cesse, en effet, à travers une œuvre protéiforme, de mettre en garde contre un devenir technologique incontrôlé et la montée du fascisme.

C’est ainsi qu’il inventa le néologisme Robot, à partir du mot tchèque Robota, qui signifie travail (Rob ou rab signifiant esclave en slave), dans sa pièce R.U.R. (Rossum’s Universal Robots), en 1920. Bien avant Isaac Asimov donc, et son cycle culte des Robots. Déjà, dans cette œuvre, Čapek imaginait des robots, créés par les hommes à leur image, et, qui se soulevaient contre leurs maîtres.

Autre exemple de son génie visionnaire, il avait également anticipé l’arme nucléaire, en 1922, dans son roman La fabrique d’absolu.

Enfin, que dire de La maladie blanche, pièce de théâtre écrite en 1937 et qui vient d’être traduite aux Editions du Sonneur, dans laquelle il prophétise une pandémie due à un mystérieux virus venu de Chine (!) ?  Impossible de ne pas deviner la montée inexorable du nazisme derrière cette énigmatique contagion. A la différence de son frère Josef, dont il était très proche et auprès de qui il puisait son inspiration, qui ne reviendra pas des camps, Karel ne verra pas l’accomplissement de la folie du IIIe Reich. Il meurt, emporté par une pneumonie, en 1938.

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