Danse
La revanche des danseurs ronds !
Publié le 10/03/2009 à 14:57 - 2 min - Modifié le 25/06/2016 par le département Arts Vivants à la médiathèque de Vaise
Retour enthousiaste sur "Itinéraire d'un danseur grassouillet" de la compagnie Illico, spectacle programmé aux Subsistances en 2009.
Doris Uhlich présente en première partie de soirée Plus qu’il n’en faut (titre provisoire), une performance centrée sur la notion de non-conformité. Sa démarche part des difficultés qu’elle a rencontrées dans le milieu de la danse, à ses débuts mais encore aujourd’hui, pour faire accepter ses formes par ses pairs. Sur scène, elle se dévoile au public entièrement nue, à la fois robuste et fragile, en recherche d’une danse en harmonie avec son corps. C’est beau et émouvant de partager avec elle cette expérience humaine et artistique. La pièce est également ponctuée de conversations téléphoniques qui se déroulent en direct sur scène entre Doris Uhlich et 3 personnes : une danseuse handicapée, un ami chauve (et qui ne correspond donc pas aux canons de la beauté) et une ancienne ballerine. Ces discussions, souvent pleines d’humour, nous ramènent au coeur de la réalité du diktat du corps et nous interrogent sur la relativité du concept de non-conformité.
Nous attaquons sur les chapeaux de roue la deuxième partie de la soirée avec une création brut de décoffrage, à savoir, Itinéraire d’un danseur grassouillet par Thomas Lebrun et la Cie Illico. D’emblée, à travers cette conférence dansée (et endiablée) qui porte sur le danseur à surcharge pondérale, on entre dans le vif du sujet ! Autour de la table se retrouvent, pour apporter leurs connaissances sur le sujet, des personnages délirants : un critique de danse bien portant, un danseur grassouillet, un danseur bien foutu, une psychologue aux formes généreuses et une nutritionniste au corps de rêve. La discussion se transforme vite en un réglement de comptes à OK Korral pour mieux faire voler en éclat le tabou du danseur bien portant ! Le spectacle est effectivement drôle, rythmé, percutant, libre et inventif mais il a le mérite de faire réfléchir à pas mal de choses : la question du beau, l’acception de soi, la différence, le conformisme ambiant… Et cela fait du bien. Comme si, enfin, par la grâce de ce spectacle jamais niaiseux, et surtout pas politiquement correct, on pouvait trouver la force de vivre en paix avec nous-mêmes….
En tout cas, on aurait aimé que cette ronde programmée aux Subsistances dure plus longtemps, pour le plus grand bien de tous ! Dommage…
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