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Les naufragés du Wager

Une histoire de naufrage, de mutinerie et de meurtre

David Grann

Mais qu’allaient-ils faire dans cette galère ? Une mission secrète de l’autre côté du globe, qui s’apparente à un aller sans retour. Déjà, avant même le départ, les premiers signes d’alerte nous font frémir.

Une épidémie de typhus décime l’équipage. Les réparations, dans le port d’attache de Portsmouth, qui prennent du retard… Ce qui ne laisse d’ores et déjà plus aucune chance au Wager et à son équipage d’espérer franchir le Cap Horn durant sa meilleure saison. Le Cap Horn ? Tout un programme. Les vents hurlent, les vagues rugissent, les voiles convulsent et les coques craquent comme si elles allaient se rompre. Sous ces latitudes, la mer est dangereuse mais la terre l’est encore plus pour des hommes qui ne connaissent rien autant que la mer. Les noms sont là pour le rappeler : l’île de la Désolation, le Golfe des Peines, le Port de la Famine, les rochers de la Tromperie, la baie de la Séparation des amis …

Dans une ambiance magique et lugubre, les pics andins dominent ce monde avec leurs glaciers et leurs neiges éternels. Sans parler de ces mystérieux indiens dont Magellan n’aperçut que les feux, deux cents ans plus tôt, ce qui lui fit nommer ces terres austères la Terre de Feu.

On est ébranlés par les conditions de vie à bord entre les épidémies de scorbut, qui nous évoquent par leur description gothique, avec force détails, les tableaux de Goya et la gangrène de la sédition qui rôde.

Etre marin, en 1740, comme nous le rappelle David Grann, pape de la NonFiction américaine, qui s’empare là encore d’une tragédie oubliée, après celle du massacre des indiens Osages, c’est être un corps docile, arraché à une famille que l’on ne reverra que dans plusieurs années si bien sûr l’on revient de ce monde des Enfers. Car, dans ces Temps Modernes qui suivent la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb et les Européens, le capitalisme mondialisé se déploie dans toute sa folie. Cette épopée pour être singulière n’en rappelle pas moins bien d’autres, du geste insensé, Prométhéen, du premier tour du monde de l’Histoire, réalisé par Magellan, au film Aguirre, la colère de Dieu, de Werner Herzog. Bref, impossible de décrocher de la lecture de ce roman d’aventures haletant.

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